Lorsqu’ils sont annoncés en Afrique, ce n’est pas au Gabon, Cameroun, Tchad, en Guinée Equatoriale, encore moins en République Démocratique du Congo ni même, en Centrafrique, que les grands dirigeants du monde sont attendus. C’est sous d’autres cieux africains qu’ils le sont. Mais pourquoi l’Afrique centrale intéresse peu les grands dirigeants occidentaux ?
Si au regard des liens historiques et des faits d’actualités, le Cameroun a pu, il y a quelques semaines, enregistrer sur son sol, la présence de François Hollande, le président français, tout comme la Centrafrique lors de l’embrasement total du pays, cela relève d’un fait assez rare.
Barack Obama, l’actuel président des Etats unis d’Amérique, la première puissance économique mondiale, Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire Internationale (FMI), Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, Ban Ki-Moon, le Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Roberto Azevedo, le président de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), pour ne citer que ces quelques personnalités ont déjà, au moins une fois dans leur carrière au sein des institutions internationales qu’ils dirigent, foulé le sol de quelques pays africains. Mais rarement en Afrique centrale.
Pourquoi la sous-région attire peu ou presque pas ces dirigeants ? Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer qu’ils soient aptes à fouler le sol des pays de d’autres régions d’Afrique (Kenya, Mozambique, Algérie, Egypte, Maroc, Sénégal, Ethiopir etc.) mais pas souvent celui de l’Afrique centrale ?
Pour beaucoup d’Africains, la présence de ces dirigeants dans la sous-région, pourrait être une excellence opportunité pour les Etats comme le Gabon, le Cameroun, la Centrafrique, la Guinée Equatoriale, le Tchad et la République du Congo, les six pays constituant la zone CEMAC, pour mettre à profit leurs opportunités socio-économiques et discuter avec ces dirigeants puissants du monde des nouvelles approches de développement souhaités, sans intermédiaires.
En effet, leur présence dans l’un des territoires de la sous-région, pourrait notamment permettre de revisiter les accords de partenariats qui lient les pays de ce bloc aux entités internationales citées et peut-être, les renforcer comme le Kenya et l’Ethiopie ont, en fin de semaine écoulée, profité de la visite de Barack Obama sur leur sol respectif. Mais dans le cas de l’Afrique centrale, cela relève d’une analyse utopique car ce type d’opportunités, ce sont d’autres pays d’Afrique et d’autres sous-régions qui en profitent.
La démocratisation des institutions étatiques, un élément qui explique peut-être tout
De plus en plus regardants sur les modes de gestion des dirigeants africains, de nombreux dirigeants occidentaux et des grandes institutions comme la Banque mondiale ou encore le FMI, privilégient dans leur relation de partenariats multiformes, le caractère démocrate des institutions de la République.
Ils s’attardent notamment sur le degré de bonne gouvernance, de démocratie, corruption, sur la capacité des dirigeants à respecter les lois en vigueur dans leur pays respectifs notamment, les droits de l’Homme et la traçabilité des opérations financières.
Critiqués, plusieurs dirigeants de la zone CEMAC, échappent à ces critères. La corruption est grandissante dans certains pays de la sous-région, le respect des institutions étatiques n’est pas au rendez-vous, certains chefs d’Etats sont perçus sur la scène internationale comme de véritables autocrates. Ce qui d’entrée de jeu, détourne les dirigeants occidentaux et représentants des grandes institutions d’une quelconque visite dans l’un des pays de ce bloc.