Ecrivaine et fondatrice de «La Doxa Editions» il y a plus de cinq ans, la jeune gabonaise apparaît de plus en plus comme l’un des entrepreneurs gabonais avec lequel il faut désormais compter.
De passage à Libreville, dans le cadre de la deuxième édition du séminaire de formation et d’échange de compétences baptisé «Les Sambas professionnels», Nadia Origo apparaît incontestablement comme une femme d’affaires d’exception. Si l’on dit que le profit n’est pas son unique source de motivation, cette jeune entrepreneuse n’est pas moins convaincue qu’elle a sa place dans le monde de l’entreprise, où la femme reste encore marginalisée, malgré les compétences dont elle peut faire montre. Pour la présidente d’Origraph.com, qui n’entend pas se laisser faire, tout passe par la formation et la confiance en soi. C’est notamment dans ce cadre que s’inscrit sa participation aux «Sambas professionnels», au cours desquels elle assure, depuis le 28 juillet dernier, une formation sur le thème de l’«Entreprenariat au féminin». «Entreprendre au féminin, c’est entreprendre d’abord, tout court», a-t-elle souligné, avant de poursuivre : «Que l’on soit un homme ou une femme, quand on se lance dans l’aventure entrepreneuriale, on est normalement censé s’entourer des mêmes atouts pour pouvoir démarrer. Maintenant, l’on doit reconnaître que ce monde de l’entreprenariat a un autre visage pour les femmes, parce que dans la société il y a des clivages et des stéréotypes qui sont véhiculés, qui font que les femmes éprouvent de plus en plus de mal à se lancer et à se déployer comme chefs d’entreprises».
Détentrice d’un DEA en géographie de la santé de l’Université Paul Valéry de Montpellier et d’un DEA de l’Université Paris IV-Sorbonne, la jeune écrivaine espère partager sa détermination à imposer la femme africaine et gabonaise en l’occurrence, en tant qu’entrepreneuse. Un combat qu’elle entend mener d’autant que la réalité actuelle met les femmes gabonaises au bas de l’échelle dans les entreprises, «parce qu’elles dépendent, elles attendent, elles n’osent pas et sont le plus souvent limitées dans la société dans laquelle elles évoluent». De même, regrette la fondatrice de «La Doxa Editions», «ce n’est un secret pour personne qu’à compétences égales, dans la plupart des entreprises, on trouve très peu de femmes à la tête de grandes structures. Pourtant elles ont toute leur place à la tête de ces entreprises et ont un autre mode gestion de l’humain et des finances, qui mériterait d’être pris en compte».
Présente au séminaire d’échange de compétences de Libreville, Nadia Origo dit privilégier la discussion, l’échange avec les participantes. «Il s’agit de recueillir leurs attentes, trouver des solutions à leurs difficultés, pour celles qui hésitent à se lancer, dont certaines m’ont fait part d’un certain nombre de projets. L’objectif étant de les orienter à travers un canevas théorique auquel vont s’ajouter des exercices pratiques, pour qu’à terme elles sachent comment s’y prendre et s’assurer une réussite dans le monde l’entreprenariat», a indiqué l’auteure de «Le voyage d’Aurore» (2007), «J’ai résolu de…» (2008), «Le bal des débutants» (2012) et «Sanglotites équatoriales» (2014).