LIBREVILLE - L’absence de grandes figures de l’opposition a visiblement marqué l’ouverture, mercredi à Libreville, de la première session de l’Assemblée plénière du Conseil national de la démocratie (CND), renforçant l’idée déjà répandue dans l’opinion d’un difficile, mais pourtant nécessaire, dialogue avec le pouvoir, à près d’un an de la présidentielle de 2016.
La question que bon nombre d’observateurs se posent à ce sujet est de savoir, dans quel espace veulent-ils dialoguer avec le pouvoir ?
Depuis la mort de son ancien président, Pierre Claver Zeng Ebome, le CND ne s’est pas réuni. C’est six mois après la mise en place du bureau de la nouvelle équipe, dirigée par Me Séraphin Ndaot Rembogo, que les travaux de la première session de l’Assemblée plénière de cet organe se sont ouverts hier à Libreville, en présence du Premier ministre, chef du gouvernement, Pr Daniel Ona Ondo.
Et pourtant, le CND a été, cette fois-ci, innové, davantage dans l’optique de répondre favorablement aux vœux et souhaits des acteurs politiques à promouvoir la démocratie.
Notons que si, dans sa première formule, le CND était, pour ses détracteurs, une « coquille vide », l’actuel est par contraste plutôt un « vase plein ».
La récente loi 004/2015 du 26 juin 2015 ratification de cette ordonnance a davantage été innovée, en abrogeant partiellement et en revitalisant de nombreuses dispositions de celle-ci.
Instituant que ces maux, tout à la fois consubstantiels à la vie politique et récurrents, doivent être traités dans un cadre de régulation consensuel, ouvert à la concertation et au dialogue. La création du CND, répondait sans doute à cet objectif politique majeur.
Un cadre de réflexion et de concertation que tout le monde, notamment toute l’opposition, réclamait à cor et à cri, qui est d’ailleurs ouvert désormais à tous les débats, à toutes les suggestions, à toutes les recommandations conformes au texte qui le régit. Le débat politique devrait alors déserter la rue au profit d’un terrain plus approprié.
C’est dans un consensus politique né entre l’opposition et la majorité à la suite d’un dialogue, soutenu par le souci majeur d’éviter de plonger le pays, en plein effervescence, dans le chaos, à la suite des vives tensions post-électorales de 1993, qu’a été crée le Conseil national de la démocratie, avec pour objectif de prévenir et de traiter par la médiation, les conflits naissants entre les acteurs politiques.