En réponse à la lettre ouverte publiée lundi 27 juillet 2015 dans la presse par le directeur général du groupe Santullo-Sericom, laquelle était adressée au président de la République, le ministère du Budget et des comptes publics, dans un communiqué paru dans le quotidien d’information généraliste L’Union, du mardi 28 juillet 2015, a tenu à recadrer certains points du contrat qui lie l’Etat gabonais à l’entreprise italienne.
La série de critiques adressées par le directeur général du Groupement Santullo-Sericom, Guido Santullo, à l’endroit de l’Etat gabonais n’est pas restée sans réponse. Pour rappel, dans une lettre ouverte diffusée le 27 juillet 2015, via l’hebdomadaire L’Aube, le directeur général en personne, revient sur les circonstances de la présence de son groupe au Gabon, le caractère de son contrat avec l’Etat gabonais et son implication dans la mise en forme des projets infrastructurels, portraits des ambitions décrits dans le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE).
Dans cette lettre, Guido Santullo insiste sur la construction d’ouvrages d’arts et d’infrastructures réalisés par son entreprise pour le compte de l’Etat gabonais. Le directeur général souligne notamment, la constructiond’une école de formation des officiers de Mandilou, du pont de Mayumba et celle de la route Ndendé-Mouila (réalisée à 50% par le groupe). Des ouvrages compris dans la facture de 130 milliards de franc CFA, que l’Etat gabonais tarderait toujours à payer à l’entrepreneur.
« Les engagements contractuels de l’Etat ne sont pas respectés. Il s’agit notamment de retards pour libérer l’emprise des routes, retards qui ne se comptent pas en jours mais en mois. Il s’agit aussi du manque de suivi des travaux réalisés malgré nos demande incessantes, du départ des missions de contrôle », souligne Guido Santullo dans sa lettre ouverte, adressée au président de la République.
Répondant à l’entrepreneur, le ministère du Budget, dans un communiqué de presse paru mardi 28 juillet 2015, dans le quotidien d’information généraliste L’Union, recadre les faits en reconnaissant dans un premier temps, le caractère de la relation qu’entretenaient L’Etat et le groupe. Le ministre fait état d’« une douzaine de contrat pour la construction d’ouvrages d’arts et d’infrastructures évalué à 364 milliards de franc CFA. »
Cependant, ajoute le communiqué du ministère, devant les difficultés liées à l’exécution des différents travaux compris dans les douze contrats, « l’entrepreneur a saisi Monsieur le président de la république, chef de l’Etat, par lettre du 17 janvier 2015, pour réclamer le paiement d’une créance de l’Etat d’un montant de 158.487.770.158 de franc CFA.»
Pour avoir une traçabilité de cette facture, une commission aurait, à la suite de la requête de l’entrepreneur, été mise en place. Cette dernière avait débouché, en accord avec les deux parties, sur un ensemble de mesure d’inspection notamment, le lancement d’un audit indépendant de l’ensemble des marchés confiés au Groupement Santullo-Sericom (réunions d’avril 2015), afin de statuer sur sa régularité, sur les plans techniques, financiers et contractuels.
Guido Santullo-ministère du Budget, l’impasse ?
Alors même qu’un projet de protocole d’accord a été transmis le 24 juillet 2015 au président directeur général du Groupement Santullo Sericom par le ministère du Budget en vue « d’un règlement à l’amiable de ce désaccord », ce département ministériel s’étonne de la réaction de l’entrepreneur dans sa lettre du 27 juillet 2015.
« Ce dernier a choisi encore une fois le terrain de la presse pour attaquer et dénigrer l’Etat gabonais », souligne le ministère du Budget dans un communiqué non sans condamner l’attitude de l’homme d’affaires.
D’un côté Guido Santullo parle d’une facture de 130 milliards de franc CFA impayée et défend sa position devant l’Etat, de l’autre, l’Etat gabonais fait état d’une facture de 158.487.770.158 de franc CFA et dit avoir tout fait pour atténuer le « désaccord ». Mais des deux parties, qui éclaire réellement l’opinion ? Nous sommes là en face d’un dilemme qui requiert un règlement ouvert.