Si elles ont bien accueilli l’opération séduction du Club de réflexion et d’action citoyenne (Crac) dans leur quartier, le 25 juillet dernier, les populations de Venez-voir ont cependant émis quelques réserves sur l’action du président de la République.
Comme chaque week-end depuis quelques semaines, le Club de réflexion et d’action citoyenne (Crac) a effectué une sortie, le 25 juillet courant, au quartier Venez-voir, à Libreville. Comme à la Sorbonne, aux Cocotiers ou encore à Akébé, il y a quelques jours, il s’agissait d’édifier les populations sur les réalisations du président de la République. «Nous sommes d’autant plus honorés de votre visite que vous êtes l’une des rares associations, sinon la seule, qui ait daigné nous rendre visite depuis le début de l’année», a affirmé la représentante des habitants du quartier, saluant au passage le paiement des allocations familiales et l’insertion des jeunes, entre autres. «Des initiatives qui méritent d’être encouragées, soutenues et renforcées», a-t-elle dit. Une entrée en matière à l’issue de laquelle les responsables du Crac ont détaillé les objectifs de leur association. En gros, il s’agit de «recueillir les attentes des Gabonais et de les porter à qui de droit».
Selon le secrétaire général du Crac, «l’heure est désormais à la participation au débat politique». «Nous avons donc le devoir de nous rapprocher, d’interpeller et de sensibiliser les populations sur ce qui est vrai», a-t-il dit. Et d’évoquer, à titre d’exemple, l’entrée en vigueur du nouveau système rémunération. «Le Gabon de demain se prépare maintenant, avec le concours des populations», a-t-il ajouté, avant d’annoncer une mission de sensibilisation dans le Gabon profond. L’échange qui s’en est suivi a mis en lumière quelques failles dans l’action du président de la République. «Certes les réalisations sont nombreuses mais nous, populations de Venez-voir, attendons également que des chantiers similaires se réalisent ou aient un impact au niveau de notre quartier», a relevé un habitant du quartier, citant au passage les problèmes récurrents d’eau et d’électricité. «Nous invitons à cet effet le chef de l’Etat à venir toucher du doigt, en personne, les réalités qui sont les nôtres», a-t-il lancé.
Le Crac a, par ailleurs, été interrogé sur le choix de ses cibles tant, jusqu’ici, ses sorties n’ont concerné que des quartiers sous-intégrés. «Une démarche stratégique», a réagi la trésorière de l’association, expliquant : «Les populations de ces quartiers sont celles qui ont le plus besoin d’explications, de comprendre la vision du chef de l’Etat. D’où notre présence ici, pour les édifier sur les projets du président pour notre pays».
Par ailleurs, cette causerie a quelque peu été boudée par certains notables du quartier, membres ou proches du Parti démocratique gabonais (PDG), écartés de l’organisation de l’évènement. Ce à quoi les responsables du Crac ont répondu que ce n’était pas nécessaire. «Nous sommes un mouvement apolitique», ont-ils soutenu. N’empêche, plusieurs de ses membres ont publiquement appelé à une candidature d’Ali Bongo.