Revendiquant le paiement de leurs salaires des mois de mai et juin et de la Prime d’incitation à la recherche (Pir) des deux derniers mois, les enseignants-chercheurs membres du Snec ont décidé, le 22 juillet 2015, à l’issue de l’assemblée générale nationale, de barricader l’entrée des universités et grandes écoles du pays. Ils annoncent tout mettre en œuvre pour perturber le déroulement du Baccalauréat.
Le risque pour le gouvernement de laisser perdurer cette situation, qui complique déjà le bouclage de «l’année académique 2014-2015», conduite en dents de scie, est grand. Le Syndicat national des enseignements chercheurs (Snec) dit être déterminé à faire aboutir ses revendications, quitte à perturber l’organisation du Baccalauréat. «Nous ne demandons que l’établissement de nos droits», a déclaré Jean Rémy Yama.
Selon le Snec, le mutisme du gouvernement serait la cause de ce débrayage qui aurait pu être évité si l’ensemble des enseignants de l’École normale supérieure et la trentaine de l’Université Omar Bongo étaient entrés en possession de leurs salaires des mois de mai et juin et que l’État avait payé la Prime d’incitation à la recherche (Pir) des deux derniers mois. «C’est là une forme d’injustice. On choisit à qui on veut payer et à qui on ne veut pas payer les salaires. Depuis le 11 mai dernier, il n’y a pas de grève, mais le gouvernement continue de couper, parce que, tant qu’il n’y a pas de décision contraire à celle liée à la suspension, la Solde continue à appliquer l’ancienne décision et personne n’ose arrêter cela», a fustigé le président du syndicat, assurant : «Qu’il pleuve ou qu’il neige, si le gouvernement choisit de rester dans l’illégalité et l’injustice, le Baccalauréat sera perturbé. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher le déroulement de cet examen».
Pour permettre à l’État de justifier son «refus» de payer la prime en question et de restaurer les salaires de ces enseignants, le Snec sollicite, depuis une semaine, un débat public sur cette question devant les juristes. «On a écrit aux deux ministres, personne ne réagit. Ça fait déjà une semaine et quand on posera les actes, ils diront, nous ne sommes pas patriotes, que nous voulons perturber la scolarité des enfants. Mais ceux qui sont grassement payés pour gérer notre pays, que font-ils lorsqu’on tire la sonnette d’alarme ?», s’est interrogé Jean Rémy Yama.