Les responsables de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont récemment rapporté que notre pays ne s’est pas toujours acquitté des factures des soins de ses ressortissants.
Avec plus d’un milliard de francs de soin pour l’année 2014, le Gabon occupe la 9e place sur la liste des mauvais payeurs à l’«Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP)», se classant ainsi derrière l’Algérie (1ere), le Maroc (2e), les Etats-Unis (6e) et très loin devant le Cameroun (15e). Il est même à noter que notre pays, considéré comme faisant partie des plus riches du continent africain, a gagné des places supplémentaires dans ce que d’aucuns perçoivent désormais comme «la liste de la honte», rendue publique récemment dans tous les médias français.
De 13e en 2010, avec 220 séjours dans les structures de l’AP-HP, le Gabon a gagné quatre places avec 267 séjours de patients restés impayés. Montant estimé par la structure hospitalière : 1 862 574,19 euros, soit environ 1,3 milliards de francs.
Dans le total de l’ardoise de plus de 118 millions d’euros (environ 78,66 milliards de francs) dus par les ressortissants des pays étrangers à l’AP-HP, au 15 novembre 2014, des Gabonais avaient subi des soins pour 1 110 306,47 euros (plus de 727 millions de francs). A la même date, la dette de ses organismes gouvernementaux ou non gouvernementaux était évaluée à 752 267,72 euros (plus de 492 millions de francs), quand l’ardoise de son ambassade à Paris reste curieusement vierge.
Si le Gabon, avec d’autres pays africains est loin d’être le seul à blâmer dans cette affaire, pour la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP, il s’agit désormais de fermer le robinet pour éviter de couler, quitte à résilier les contrats existants. Aussi, a-t-elle annoncé des mesures pour le moins drastiques. Pour la prise en charge des patients non-résidents accueillis en programmé, pour tout type de soin, le paiement se fera désormais à l’avance sur la base d’un devis, calculé au prix de journée, plus 30%. «Aucune prise en charge d’organisme étranger ne sera plus acceptée, sauf si cet organisme règle d’avance à la place du patient», a prévenu l’AP-HP, qui n’a pas souhaité faire de différence pour les patients non-résidents accueillis en urgence, pour lesquels les prises en charge des assurances voyages sont acceptées, avec un paiement a postériori sur facture. Des mesures initiées en vue de réduire les non-recouvrements, alors que la DSFP française dit être dans l’incapacité de poursuivre les patients une fois de retour dans leurs pays d’origine. La nouvelle stratégie sera mise en place progressivement à compter du 1er septembre prochain, et son bilan interviendra dans deux ans.