Alors que la nomination d’un quatrième directeur général adjoint au sein de l’administration passe encore mal dans l’opinion, la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP) a célébré, deux jours durant, ces nouveaux agents.
Evalué à plus de 1000 personnes sur Libreville uniquement, à en croire le premier responsable de cette administration que beaucoup ne voient pas d’un bon œil, et dont la justification de la création il y a un peu plus de six mois convainc encore peu, malgré de nombreuses sorties organisées ces derniers temps, la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP) apparaît incontestablement comme l’une des administrations les mieux pourvues. Pour d’aucuns, cette direction, qui semble être au-dessus de toutes les autres en raison de l’importance et des missions qui lui ont été confiées, est également l’une des plus «budgétivores», alors qu’elle fait mine d’instaurer une nouvelle dynamique dans la gestion des ressources de l’Etat. Plus de 1000 collaborateurs plus ou moins proches de Jean-Fidèle Otandault, nouveau héraut de «la bonne dépense publique», c’est beaucoup voire trop, estiment certains. Pourtant, au regard des nominations effectuées lors du Conseil des ministres du 16 juillet courant, il a semblé que celui que des mauvaises langues considèrent comme un «super DG» n’en avait pas encore assez.
En effet, en plus de la création, en janvier dernier, de trois postes de directeurs généraux adjoints – un pour le Budget, un autre pour le Contrôle des ressources et un dernier pour les Marchés publics -, un autre a été créé, et une flopée de chefs de service s’est ajoutée à la liste déjà longue de la DGBFIP. Trop longue pour un seul but – «s’assurer de la stricte application des dispositions du Code des marchés publics» – et un seul objectif – «supprimer les dysfonctionnements dans le circuit de la dépense, optimiser la gestion des deniers publics et veiller à la transparence des procédures d’acquisition des marchés publics». Pour certains, les nouvelles nominations n’avaient rien d’anodines, bien que les promus se soient défendus d’avoir été pistonnés. «Ce sont toutes des personnes qui ont fait leur marque au sein de l’ancienne direction du budget», a déclaré Jean-Fidèle Otandault à la faveur des rencontres organisées les 20 et 21 juillet avec les nouveaux promus, comme pour répondre aux critiques éventuelles sur les choix de Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, Jean Bosco Nzembi, Edith Kombila et Ghislain Bingangoye et la panoplie d’autres collaborateurs célébrés deux jours durant.
Jean-Fidèle Otandault, nouveau gourou des Finances publiques ?
Au cours de ces deux journées, le DGBFIP, qui a reçu à tour de rôle les directeurs centraux des affaires financières (DCAF), les contrôleurs budgétaires (CB) et les responsables de cellule de passation des marchés publics (RCPMP), les DGA et les nouveaux chefs de service, est apparu comme une sorte de «gourou», un guide sûr de lui et de son ambition. «Soyez ambitieux !», a-t-il lancé à l’endroit de ses collaborateurs, dont certains, en l’occurrence les contrôleurs budgétaires, auraient été «sélectionnés parmi les plus méritants, sur la base de leurs différents dossiers de candidature et après des tests et une évaluation poussée de leurs compétences». Pour Jean-Fidèle Otandault, il s’est agi de remobiliser les troupes, leur montrer la ligne à suivre et leur donner la conduite à tenir. «Nous devons réussir ensemble», a-t-il dit, avant de rappeler à tous et à chacun le projet fondateur de la DGBFIP, en définissant les missions de chaque pôle. L’opinion jugera sur pièces.