Il y a quelques mois, le Fonds monétaire International (FMI), mettait en garde les Etats notamment Africains contre un quelconque un recours systématique Pour peu que l’on sache, rare sont les Etats qui respectent cette mise en garde, le Gabon n’y échappe pas.
Les perspectives économiques du Gabon pour l’année en cours ont été revues à la baisse. La croissance est arrêtée à 4,8% contre 5,1% projetée des mois auparavant. Le déficit budgétaire d’après le Rapport Perspectives économiques en Afrique de la Banque Africaine de Développement (BAD) devrait plonger à -13,2% du PIB contre -6,6% en 2014.
La balance des comptes devrait être excédentaire, -8,1% du PIB pourtant, le Gabon reste malgré tout accroché aux emprunts obligatoire et ce, malgré les mises en garde du FMI contre les effets à long terme d’un déversement vers les marchés des capitaux extérieurs.
Après le succès de son eurobond de 500 millions de dollars sur les marchés internationaux, les mois à venir devraient se caractériser par d’autres initiatives de ce genre. On parle notamment d’un feu-vert donné par le conseil des ministres tenu en fin de semaine dernière pour la garantie d’un emprunt d’un montant de 61.013.206,85 euros et de 4.250.000 euros auprès des établissements bancaires HAPOAKIM B.M et MIZRAHI TEFAHOT et du Fonds International de Développement Agricole (F.I.D.A).
Des fonds visiblement destinés à financer des projets de développement important pour le pays notamment des travaux d’ingénierie, d’approvisionnement, de construction d’infrastructures, des travaux supplémentaires liés à la Centrale de Port-Gentil et la mise en marche du Programme de Développement Agricole et Rural.
La politique de la sourde oreille face aux mises en garde du FMI ?
A Maputo au Mozambique en mai 2014 dernier, Christine Lagarde, la Directrice du Fond monétaire international (FMI) mettait en garde les économies africaines contre les émissions répétées d’emprunts réalisés ces dernières années.
A l’occasion de cette rencontre, elle ne manquait pas de mettre à nu les conséquences susceptibles de découler de ces opérations bien installées dans le quotidien des politiques monétaires des pays africains.
Ces opérations « exigent des taux d’intérêts plus élevées pour détenir la dette de certains pays africains, eu égard à la hausse des déficits budgétaires », soulignait-elle. Les emprunts obligataires pourraient donc s’avérer un mal à long terme qu’il faut se garde de préciser. Mais quel pays d’Afrique se garde de cette option de financement?Le Gabon mesure-t-il suffisamment là où, peuvent le conduire ces nombreux emprunts successifs ?