Lors d’un point de presse donné à son siège de Port-Gentil, le 16 juillet dernier, l’Organisation nationale des employés de pétrole (Onep) a sollicité l’intervention du Premier ministre dans le dossier Baker Hugues et attiré l’attention sur la vague des licenciements économiques dans le secteur pétrolier.
«Baker n’est que la première société d’une liste qui risque de se remplir dans les prochains jours. À Biggie Services et à Halliburton, on évoque également le licenciement économique suite à la crise qui sévit actuellement dans le secteur pétrolier», a d’entrée indiqué le Secrétaire général de l’Onep qui est longuement revenu sur la crise qui prévaut au sein de l’entreprise Baker Hugues. Paul Aimé Bagafou a en effet rappelé qu’un licenciement économique mal mené est aujourd’hui à l’origine d’un mouvement de grève dans cette société, avant de fustiger l’attitude de la direction générale qui refuse depuis le dépôt du préavis, le 4 juillet dernier, de négocier avec les employés. «Tout ce que Baker a trouvé de mieux à faire c’est de traîner l’Onep devant le tribunal pour préavis illicite, chose étrange, et ses propres salariés qui ont observé un mouvement d’humeur les 24 et 29 juin derniers, une attitude qui est très loin de ramener la sérénité au sein de cette entreprise», a-t-il souligné.
Revenant sur le déguerpissement des grévistes par les gendarmes le 11 juillet dernier au siège de la société, Paul Aimé Bagafou a directement mis à l’index le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime qui, selon lui, porterait la responsabilité des actes de violences perpétrés contre les salariés grévistes ce jour-là. «La grève à Baker Hugues est menée de façon tout à fait pacifique et responsable. Et c’est pourquoi l’Onep ne comprend pas pourquoi le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime, saisi du dossier par les salariés et par le bureau national, a autorisé l’usage de la force par la Gendarmerie nationale à la demande d’une entreprise hors-la-loi comme Baker Hugues», a-t-il indiqué avant de relever les actes de brutalités perpétrés par les gendarmes sur lui-même et son adjoint mais également sur une femme enceinte et tous les salariés présents ce jour-là au piquet de grève. «L’Onep dénonce fermement et avec la dernière énergie, ces agissements, cette duplicité et cet usage excessif de la force publique pourtant au service de tous les citoyens, mais mis aujourd’hui à la disposition d’entreprises qui peuvent continuer de violer allègrement nos lois, tout en nous traitant comme des esclaves», a martelé Paul Aimé Bagafou qui a dit tout l’étonnement de son syndicat devant l’apathie des autorité auxquelles a été adressée une liste de 13 étrangers en situation irrégulière employés par la société Baker Hugues.
Le SG de l’Onep a par ailleurs rappelé la sortie du ministre du Pétrole qui, pour rassurer les salariés du secteur pétrolier, avait déclaré sur Gabon Télévision que tout serait fait pour que les emplois soient préservés malgré la crise qui sévit dans le secteur pétrolier. «Ce n’était hélas que de vaines paroles», a-t-il regretté avant de solliciter l’intervention du Premier ministre pour que soit revu le dossier du licenciement économique «mené en toute illégalité, sans plan social» au sein de Baker Hugues. Il a par ailleurs prévenu contre le risque de voir le mouvement de grève se généraliser dès lors que d’autres sociétés s’apprêtent à suivre l’exemple de Baker en annonçant des licenciements économiques.