Livre "Un silure dans la nasse", écrit par Patrick Mouguiama-Daouda, un conseiller d’Ali Bongo serait la «réponse» au célèbre "Nouvelles affaires africaines" du journaliste-écrivain français, Pierre PEAN. Conclusion du livre de Mr Patrick Mouguiama-Daouda : Les gabonais seraient tous des xénophobes en puissance. On espérait autre chose d’un intellectuel de cette trempe.(AMDB)
La présentation du Livre "Un silure dans la nasse", le mercredi dernier à la Chambre de commerce de Libreville, a suscité un vif échange sur la xénophobie au Gabon. Patrick Mouguiama-Daouda, auteur de cet ouvrage, démontre que Pierre Péan ne devrait pas être auréolé de la renommée dont il jouit actuellement. A travers une démarche ‘’scientifique’’, le chercheur évoque dans cette œuvre, les raisons lui permettant cette affirmation, ainsi que celles de l’existence d’une fameuse xénophobie dans le pays.
Durant les échanges, l’universitaire s’est montré absolument convaincu de l’existence de la xénophobie dans ce petit pays. Hormis le témoignage d’un ancien boxeur gabonais d’origine étrangère et celui d’un universitaire gabonais dont le nom n’a pas une consonance locale, Patrick Mouguiama-Daouda s’est sans doute appuyé sur des outils scientifiques pour parvenir à cette conclusion.
Or, bien qu’il ait remis en cause la méthode de Pierre Péan qu’il a accusé d’être un écrivain-commerçant, il semble que sa ‘’méthode scientifique’’ ne lui ait pas permis de saisir certains faits importants sur l’existence ou non de la xénophobie au Gabon.
Dire que la xénophobie est un fait réel dans cet État, c’est dire que les Gabonais ne sont pas hospitaliers, qu’ils auraient du mépris pour l’étranger ; la xénophobie étant le rejet de l’autre.
La méthode utilisée par le chercheur auteur d’autres livres auraient pu lui montrer que dans la capitale gabonaise, tous les briquetiers (fabricants de briques pour la construction des maisons) sont des individus venus d’étranger, sans papier pour la plupart.
Toujours à Libreville, le métier de taxi semble être prisonnier des immigrants. Ces derniers imposent leur tarif en fonction des parcours sollicités et parfois à la tête du client. Très souvent, les usagers, des Gabonais pour la majorité, se plaignent non seulement du coût élevé du taxi, mais aussi de l’arrogance des chauffeurs.
Dans les quartiers, les boutiques sont aussi la propriété des non-Gabonais. Sur les trottoirs des grands carrefours tels que celui des Charbonnages ou de NZeng-Ayong, les commerçants à la sauvette, très souvent des Africains de l’Ouest, dictent leur loi. La marchandise étalée au sol empêche au piéton de circuler aisément.
Dans les salons de coiffure, les clients, des Gabonais, discutent de football avec leurs coiffeurs ghanéens ou nigérians. Ces faits-là semblent être passés à travers la passoire du chercheur trop soucieux de démontrer que "les Gabonais sont xénophobes".
En 2013, au quartier Camps de boy, une famille gabonaise a vu ses 4 habitations détruites en présence des forces de police armées ; la parcelle sur laquelle elle vivait depuis les années 1980 venait d’être vendue à un ressortissant sénégalais. L’État aurait pu régulariser la situation de cette famille au lieu de la mettre à la belle étoile. La Loi est allée en faveur d’un étranger ou d’un Gabonais naturalisé.
Au Gabon, les exemples sont multiples. Une population xénophobe pourrait-elle accorder toutes ces libertés dont jouissent les non-Gabonais sur ce sol qui leur est étranger ?
Patrick Mouguiama-Daouda a dit d’aller interroger les étrangers pour savoir si la xénophobie est réelle. Mais a-t-il demandé à son échantillon d’enquête si dans leur pays d’origine, l’on pourrait accepter qu’un Gabonais détruise les maisons des autochtones, même si la Loi l’autorisait ? Ou s’il est permis à tout le monde de tenir un commerce n’importe où ?