parole du gouvernement Gabonais en fait-il trop ? – Est-ce dans sa mission de venir révéler au grand public ce qui se fait et se dit en toute discrétion au sommet de l’Etat ?
A lire ci-dessus, l’article du journal "ECHOS DU NORD"
Gouvernance du Gabon : Le porte-parole de la présidence symbolise l’ignorance de son maître
La réplique musclée de l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima à la sortie tonitruante et irréfléchie du porte-parole de la présidence de la République met en lumière, sous un angle inhabituel, les insuffisances du pouvoir dont Alain Claude Bilie by Nzé apparaît désormais comme le symbole le plus caricatural. Dans un post, vendredi dernier, Alexandre Barro Chambrier avait déjà levé un pan du voile, mais tout en nuance, en disant n’avoir empêché quiconque d’aller à l’école, d’accumuler de l’expérience.
Raymond Ndong Sima vient d’indiquer explicitement que ces propos étaient destinés d’abord à Bilie by Nzé. Tout en lui conseillant « (…) de retourner à l’école pour y apprendre ce qu’on n’a pas compris ». Et sans doute éviter au Gabon l’opprobre, à cause des lacunes d’un étudiant qui n’a pas terminé ses classes et qui, donc, n’a pas assimilé les notions élémentaires.
Le péché originel qui fait passer ce « boucanier » de l’ombre à la lumière est du fait du juriste ou géographe Ali Bongo Ondimba. En ignorant les dispositions de la Constitution du Gabon qui ne reconnaissent que la personne du président de la République dans son titre II et non la présidence de la République, l’homme a pris un décret qui nomme un porte-parole de la présidence de la République
C’est-à-dire une personne chargée de porter la parole « des espaces administratifs où travaille le Président de la République (…) affublé d’un drapeau national », comme Raymond Ndong Sima l’a révélé avec beaucoup d’ironie. Avec une telle fonction sans contours juridiques, il devient tout à fait possible de porter la parole des cuisiniers, plantons et autres femmes de ménage de cet espace administratif où travaille le président de la République.
Surtout quand on la confie entre les mains d’un personnage sulfureux, haut en couleurs, mystificateur, passé maître dans les jeux des intriques et « se vendant au plus offrant ». Cela ne pouvait que donner ce cocktail explosif qui réduit le Gabon à une république bananière. Car si Ali Bongo Ondimba, avait été soucieux de la gouvernance du Gabon, il aurait diligenté une enquête, avant de jeter son dévolu sur ce personnage, que même certains maîtres maçons disent ne pas pouvoir accepter dans leurs cercles.
Pourtant, les loges maçonniques du Gabon ne sont pas réputées pour être des hauts lieux de la vertu ou de la moralité. En effet, une enquête de moralité même sommaire, aurait suffi pour indiquer au chef de l’Etat qu’Alain Claude Bilié by Nzé a une grande expertise en matière de délinquance et de brigandage. Comme tel et au nom de la République gabonaise qu’il incarne, il se devait de le tenir à distance. Passe encore qu’il subsiste « un flou » quant à son rôle dans le déshabillage du recteur Daniel Ona Ondo, en juin 1994. Même si, dans un ouvrage, il refuse de l’admettre.
Certains anciens étudiants indiquent qu’au moment des faits « Bilié by Nzé se trouvait au décanat », mais sa responsabilité n’en demeure pas moins engagée. Car son groupe ne pouvait pas décider de s’en prendre au recteur sans une concertation préalable avec le responsable du syndicat étudiant. Dans un régime sensé, cela aurait suffi pour ne pas imposer à Ona Ondo l’humiliation supplémentaire de « travailler » avec un Bilie by Nzé omnipotent.
Le plus grave est sans doute l’accumulation de petits délits et larcins qu’on lui attribue. Ce qui aurait dû lui fermer à jamais les portes du palais de la République. Jamais il n’aurait eu à porter la parole de la présidence ou du président. Que l’on trimbale de surcroît de Paris à New York, en passant par Londres et Tokyo. S’exprimant au nom du Gabon. Une de ses indélicatesses -une histoire d’émission de chèque sans provision- lui a valu une prévention au Gabon. Un autre membre du gouvernement aurait pu alourdir ce panier de faits divers attribués au porte-parole de l’espace administratif où travaille le président de la République. Pendant neuf mois, le ministre Alain Claude Bilié by Nzé avait occupé une luxueuse villa située au nord de Libreville sans verser le moindre loyer. Un membre de la famille dudit ministre a dû convaincre ce ministre de passer l’éponge sur la dette et de ne pas faire de « bruit ». Alain Claude Bilie by Nzé s’en tirera avec un procès en moins pour escroquerie.
Avec autant d’histoires obscures, Ali Bongo Ondimba ne devait pas appeler un tel personnage à ses côtés. A moins qu’il ne veuille laisser entendre par là qu’il s’accommode très bien de la proximité avec les délinquants. Et un délinquant qui a perdu le sens des réalités africaines qui veulent que l’on doive respect aux aînés, qui, sans état d’âme insulte Raymond Ndong Sima, René Ndemezo’o Obiang, Jean Ping, André Mba Obame, etc.
Un tel porte-parole « des douches et toilettes de la présidence de la République » s’exprimant au nom du Gabon ne peut qu’amener le monde entier à ne plus tenir compte de la parole du Gabon. C’est ce qui vient de se dire au Sénat français au cours d’un colloque