De plus en plus de Gabonais habités par le syndrome de la calomnie et de la haine que leur insufflent ceux de leurs compatriotes qui, soit sont demeurés dans l’opposition, soit l’ont rejoint pour diverses raisons, n’hésitent pas à voir dans le militant ou sympathisant du Parti démocratique gabonais, PDG, au pouvoir, rien de plus qu’un pécheur. L’argument sans cesse avancé pour justifier ce qualificatif est celui bateau de l’état du pays que la formation politique dirige depuis 1968. « Pédégiste », l’heure n’est plus au discours !
est en effet difficile, voire très difficile aujourd’hui de rencontrer autant de satisfaits que d’insatisfaits lorsqu’il s’agit de passer au peigne fin la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba. S’il est vrai que certains qui n’imputent pas totalement la responsabilité de la situation héritée du reste de son père et son système au chef de l’Etat gabonais, beaucoup s’interrogent sur la capacité de son équipe gouvernementale à mener la barque Gabon vers l’Emergence que le chef de l’Etat appelle de tous ses vœux, quand d’autres, s’appuyant sur le fait réel et sur des indicateurs tel le rapport McKinsey, accordent la mention « doit et peut mieux faire » à l’exécutif et au gouvernement qui achèvent un mandat de sept ans visiblement à bout de souffle.
Certes, me direz- vous, le bâtiment semble reprendre ses droits, mais faut- il encore que l’on se demande à quel prix quand on sait parfois la faiblesse de l’implication de l’Etat dans ce secteur classé parmi ceux à travers lesquels l’on détermine la vitalité économique d’un pays. Il est une évidence : « la victoire a plusieurs pères, la défaite, elle, n’en n’a qu’un seul ». Lors de la prochaine élection présidentielle qui commencera bien entendu par une campagne- bilan au cours de laquelle le peuple voudra bien entendre le président de la République sur les mêmes questions sensibles de l’accès au logement, aux soins de santé, à l’emploi, au désenclavement pour les Gabonais de l’hinterland par exemple, à l’eau et l’électricité, à la scolarité, que sais- je encore ? Le comble, si l’on opte pour une certaine posture sera qu’il ait du mal à convaincre son compatriote le plus avisé qui devrait pourtant reconnaître que pendant presqu’un demi-siècle, le pays a été laissé à une génération de « prédateurs » qui se couvrent à présent du sceau d’une virginité acquise récemment quand ce n’est pas depuis 1990, année du basculement du Gabon vers le multipartisme.
Effet de mode ou conviction politique et idéologique ?
Seules des preuves tangibles et palpables pourraient s’offrir en réponse à cette interrogation. Dans d’autres pays africains, faire de la politique, certes garantit une probable popularité ou notoriété, mais ne vous prédispose pas à amasser des fortunes insolentes, surtout quand vous n’êtes pas en mesure d’ensuite les mettre en valeur du fait des débats internes à votre conscience qui vacillent entre votre probité dans l’acquisition de vos biens et la peur d’être un jour rattrapé par l’histoire et peut- être de tout perdre comme pour confirmer que bien mal acquis ne profite jamais. C’est dire que les passe d’armes épiques entre le camp au pouvoir et l’opposition au Gabon ont de quoi laisser indifférent pour qui, comme Léon Mba, pense « Gabon d’Abord ». Car, il aurait été intéressant que l’homme fortuné qu’est le politique gabonais prît effectivement en main le destin du peuple. En quoi faisant ? En soustrayant par exemple une partie de ses avoirs, les transformant en outils de production susceptibles d’être utilisés pour participer à la résorption du chômage ou dans le cadre de sa formation politique, à l’inculcation des valeurs citoyennes à ses zouaves de militants pour leur éviter d’être pris ou traités pour des gangsters ou pyromanes, prêts à mettre le feu au patrimoine si chèrement acquis parfois.
Syndicalistes, ne vous trompez pas de rôle !
De leur côté, les syndicats doivent pleinement jouer leur rôle consistant à défendre les intérêts corporatistes, apolitiques qu’ils devraient être, pour nous éviter d’avoir l’impression de tourner en rond quand, au lieu de remplir leurs missions, ils succombent aux prébendes et justifient de ce fait le mal- vivre qui assaille les Gabonais toujours en quête de l’homme providentiel, celui- là qui, comme Adolf Hitler juste après son accession à la tête du IIIème Reich en Allemagne, répondit favorablement aux attentes du grand nombre en lançant par exemple l’ère des grands travaux et la voiture du peuple « Volks Wagen ». Pour y arriver, faut-il encore que l’homme de pouvoir soit convaincu de la justesse de son combat et de ce qu’il doit s’appuyer non seulement sur des esprits altruistes, mais aussi et surtout sur le peuple, si tant est qu’il veut confirmer son ancrage dans la Démocratie.