Un projet de décret portant création de l’Office public d’information et de communication (Opic) serait en préparation au ministère de la Communication. Il viserait à conférer au porte-parole de la présidence de la République, une «toute-puissance» dans le domaine de la communication publique.
Comment accroître l’influence d’Alain-Claude Billie By Nzé, nouveau gourou de la communication du président de la République ? C’est en quelque sorte la question à laquelle Denise Mekam’ne espère trouver une réponse dans les mois qui viennent. A ce qui se dit, la ministre de la Communication et des Relations avec les institutions constitutionnelles, ferait des pieds et des mains depuis le mois d’avril, pour que son projet aboutisse. Comme un besoin de bien paraître aux yeux du porte-parole de la présidence de la République, réputé dangereux voire inflexible pour ses adversaires et tous ceux qui osent se mettre en travers de son désir de toute-puissance. Depuis plus de deux mois, le porte-parole du gouvernement multiplierait les adresses à l’endroit du président de la République et de quelques institutions, à l’instar du Conseil d’Etat. Si cette institution, qui semble se chercher une raison d’exister et d’être «prise au sérieux» a, dit-on, débouté la proposition de Denise Mekam’ne, n’y voyant pas un grand intérêt, c’est que l’Office public d’information et de communication (Opic), qu’elle souhaite voir prendre forme apparaît comme une trop grosse machine, qui causera forcément des remous au sein des organes chargés de la communication publique.
Dans une correspondance adressée à Ali Bongo le 9 avril dernier, soit un jour avant la tenue du conseil des ministres du 10 avril 2015, Denise Mekam’ne a fait état d’un projet de décret portant création et organisation de l’Opic. Un établissement public qui, espère-t-elle, devrait permettre de répondre efficacement aux «dysfonctionnements et autres hiatus dans la communication tant du gouvernement que de la présidence de la République». Une «situation dommageable due en grande partie à la multiplicité des structures chargées de mettre en œuvre la communication du gouvernement et celle de la présidence de la République», a-t-elle tenté de justifier, sans grand succès jusque-là. Si le projet n’a visiblement emballé personne, il ne traduit pas moins la volonté d’Alain-Claude Billie By Nzé de se tailler une structure publique sur mesure.
Pourtant, l’actuel porte-parole de la présidence ne devrait pas, en réalité, pas être le seul bénéficiaire de l’Office public d’information et de communication souhaitée de tous ses vœux par Denise Mekam’ne. L’établissement devrait avoir le monopole de l’exécution de la politique de communication de l’exécutif, qui sera définie par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, pour ce qui est de la communication gouvernementale quand le coordonnateur de la communication présidentielle se chargera de porter la voix du chef de l’Etat. A la tête de cette «merveille», l’on verrait bien Alain-Claude Billie By Nzé. Qui d’autre ?
L’Opic, rapporte-t-on, outre la mise en œuvre de la stratégie de communication de l’exécutif, devrait être chargé d’«analyser l’évolution de l’opinion publique et le contenu des médias», de «concevoir, fabriquer et diffuser par différents supports et canaux des informations sur l’action de l’exécutif», d’«entreprendre toutes actions d’information d’intérêt général sur l’action de l’exécutif et apporter une assistance technique aux administrations publiques». La belle affaire !
