Un brin inquiète et peu confiante en l’avenir, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a récemment abaissé ses prévisions de croissance pour la zone Cemac en 2015.
Pour le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), «cette décision, qui permettra de booster l’activité est liée au net ralentissement de la croissance justifiée par la baisse de la production pétrolière, la chute des cours du baril ainsi que l’insécurité dans la zone. A cela s’ajoute l’abaissement des tensions inflationnistes». Une année après la dernière baisse de 30 points de base, l’institution bancaire sous-régionale s’est résolue à revoir, une nouvelle fois, à la baisse son taux directeur de 50 points. De 4,2%, la prévision de croissance dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en 2015 a été ramenée à 2,8%. Motif : la conjoncture pétrolière morose et l’insécurité autour du lac Tchad et en Centrafrique. Une situation qui, au terme du Comité de politique monétaire (CPM) du 9 juillet dernier, fait passer le taux d’intérêt des appels d’offres de 2,95 à 2,45%.
Alors que les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) laissaient déjà entrevoir des difficultés pour les pays de la zone suite à la baisse drastique des cours du pétrole, la BEAC semble lui avoir donné raison. Après avoir parié sur une augmentation de la production de brut au premier trimestre de l’année courante, elle se déjuge désormais. «Nous effectuons des prévisions, mais constatons après coup que les engagements pris par les entreprises pétrolières en termes de production ou d’entrée en exploitation de nouveaux gisements, compte tenu des cours mondiaux et des coûts d’exploitation, sont remis en cause», a expliqué Lucas Abaga Nchama à l’hebdomadaire Jeune Afrique.