Fondant ses espoirs sur les garanties issues de son dernier échange avec le ministre de la Santé, la Fédération des syndicats des médecins du public et privé a décidé de suspendre sa grève.
A l’issue d’une assemblée générale tenue en fin de semaine dernière, la Fédération des syndicats des médecins du public et privé a décidé de suspendre son mouvement d’humeur, lancé le 16 juin dernier. La rencontre entre les leaders syndicaux et le ministre de la Santé, le 24 juin dernier à Libreville, a visiblement porté ses fruits. Les syndicats ont obtenu la signature de deux arrêtés leur permettant d’intégrer les commissions appelées à recenser les préoccupations des personnels. «Le ministre a signé les deux arrêtés que nous attendions pour entrer dans les commissions et discuter des problèmes nous concernant», a déclaré un membre du comité ad hoc. Adrien Mougougou a, cependant, déploré les insuffisances de la loi en matière de protection des personnels de santé. Une référence claire au cas du Dr Max Fylla, incarcéré depuis plus de deux mois.
Le gynécologue obstétricien est, en effet, tombé sous le coup d’une plainte déposée par la famille d’une patiente décédée. S’il avait réussi à sauver la vie des deux enfants, la mère a, malheureusement, succombé pendant l’intervention. «Nous sommes des justiciables. Le médecin pose un acte dans l’optique de sauver. Mais quand un incident arrive, cela doit se traiter d’une certaine manière, et non pas le mettre tout de suite en prison, sans chercher à établir des preuves», a estimé Adrien Mougougou, soulignant que les inquiétudes des médecins à ce sujet ont également été exprimées au ministre de la Justice. «Au regard des différentes discussions que nous avons eues avec les autorités, nous avons pensé qu’il était opportun de suspendre la grève pour un mois et voir également ce que les commissions vont nous apporter», a-t-il conclu.
Les revendications des syndicats sont donc loin d’être vaines, conformément aux propos du ministre de la Santé. «Si le point d’achoppement reste la situation du Dr. Fylla, les autres points restent dans le domaine du possible, et c’est à nous d’y trouver des solutions rapides. S’il y a des propositions pour vous protéger sur le plan juridique, amenez-les, qu’on les étudie, et qu’on les présente au gouvernement. C’est mon devoir», avait laissé entendre Jean Pierre Oyiba aux médecins. En plus d’un cadre législatif et réglementaire qui permettrait de les protéger dans l’exercice de leur métier et surtout, la libération du Dr Max Fylla, les médecins réclament également la régularisation de la situation de certains de leurs collègues, en attente de postes budgétaires depuis plus de six mois et la mise en place d’un système de traitement de déchets biomédicaux.