Libreville, Gabon – Le ministre de l’Economie de la prospective et de la promotion des investissements, Régis Immongault Tatangani a annoncé mardi dernier lors d’une visite inopinée au service des Douanes d’Owendo dans la banlieue sud de Libreville, qu’il sanctionnera tous les douaniers récalcitrants et laxistes qui polluent l’efficacité dans ce maillon important de l’économie du pays.
« Il est clair que nous allons prendre des mesures conséquentes pour ramener la sérénité et la discipline au niveau du service douanier à Owendo », a annoncé M. Immongault dans un ton ferme.
Le ministre de tutelle est en courroux contre les douaniers exerçant au Port commercial d’Owendo pour manquement grave. Au cours de sa visite surprise, il a constaté avec effarement le laxisme ambiant qui y règne. Jusqu’à 9 heures, il n’y avait aucune trace d’un fonctionnaire et les bureaux étaient fermés.
Face à cette situation, le membre du gouvernement a promis coupé les têtes pour rendre cette administration plus performante.
Tous les fonctionnaires récalcitrants et fauteurs de trouble du service des Douanes d’Owendo ne seront pas caressés dans le sens du poil suite à ce laxisme dont ils ont fait montre. Le patron de l’économie gabonaise a souligné aussi qu’il n’était pas question pour ce secteur aussi sensible de l’économie de fonctionner d’une manière claudicante au moment où le pays accuse une situation financière difficile.
La situation peu reluisante des finances publiques est consécutive à la crise du pétrole, principale source de revenus du budget national. Depuis près d’un an, le baril se vend maintenant à moins de 50 dollars au lieu de plus de 100 dollars comme par le passé. Cette chute brutale du prix du baril du pétrole contraint les Douanes à un fonctionnement efficace pour amortir dans la mesure du possible le choc. « Nous cherchons à maximiser des ressources », a ajouté le ministre.
Le service des Douanes du port d’Owendo constituent le maillon essentiel pour renflouer les caisses de l’Etat à travers des impôts et autres taxes prélevées sur les marchandises. Ce port maritime, la plus grande du pays, est le lieu du chargement et du déchargement des marchandises vendues dans le pays. Selon les statistiques officielles, en 2014, le trafic des marchandises enregistré au Port d’Owendo est de plus de 6,500 millions de tonnes. Des cargaisons qui produiraient plusieurs centaines de milliards de FCFA dans les caisses de l’Etat.
La visite surprise du ministre de tutelle au service douanier révèle au grand jour le malaise qui mine l’administration gabonaise dans sa globalité. Du haut de leur parcelle de pouvoir, les douaniers amènent les usagers à s’adapter à leurs horaires capricieux. Selon certaines indiscrétions, certains fonctionnaires « puissants » dénient même l’autorité du directeur général des douanes, Michel Ondinga Ngouengue.
« Nous ne pouvons tolérer ce genre de comportement », a martelé M. Immongault.