Libreville – Patrick Mouguiama-Daouda, professeur à l’Université Omar Bongo, par ailleurs conseiller spécial du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a publié aux éditions du Silence un livre très sévère contre le journaliste écrivain français Pierre Péan auteur de « Nouvelles affaires africaines », un ouvrage assassin contre l’actuel numéro un gabonais.
« Un silure dans la nasse : approximations, manipulations et posture coloniale dans les Nouvelles affaires africaines de Pierre Péan », c’est le titre évocateur de cet ouvrage de 200 pages paru en France en juin 2015.
Le livre vendu à 10 000 FCFA, est une réponse point par point au livre de Péan considéré comme un tissu de ragots par les proches du palais présidentiel de Libreville, plutôt comme des saintes écritures par les opposants gabonais.
Après une longue introduction, Patrick Mouguiama Daouda ouvre son livre par un portrait amère de Pierre Péan qu’il de petit colon mal inspiré.
« M. Péan c’est un silure. Il n’appartient ni à la catégorie des journalistes, ni à la catégorie des scientifiques, ni à la catégorie des écrivains. Il le fait à dessin. C’est une fuite en avant. C’est pour se faufiler entre les eaux mais nous l’avons attrapé avec une bonne ligne de fonds », affirme l’universitaire gabonais.
Mouguiama-Daouda s’attaque ensuite au dossier des origines d’Ali Bongo. Pierre Péan, dans Nouvelles affaires africaines affirme que l’actuel président gabonais n’est pas le fils biologique d’Omar Bongo. Il est plutôt originaire du Biafra au Nigéria. L’écrivain gabonais consacre 9 pages de son livre pour démentir ces affirmations (98 à 106).
« Quelle est la preuve que Pierre Péan apporte pour dire qu’Ali Bongo n’est pas gabonais », s’interroge l’écrivain dans un entretien avec la presse. Péan, selon lui cite trois exemples. Une femme qui travaillait à l’hôpital de Brazzaville au Congo dont on ne connait pas l’âge et ce qu’elle faisait. « Il cite un français qui aurait travaillé à la SPAF qui cite lui-même l’ambassadeur Delaunay qui est mort alors que dans ses propres mémoires il n’a jamais affirmé qu’Ali Bongo n’est pas gabonais ; il cite Sany Abacha qui est mort, Ibrahima Babanguida qui est mort. Vous pensez que c’est la science ça », poursuit l’universitaire gabonais qui dit s’appuyer sur des données scientifiques.
Patrick Mouguiama Daouda utilise le même style pour démontrer qu’Ali Bongo n’a pas volé sa victoire lors de l’élection présidentielle de 2009. Pierre Péan soutient plutôt qu’Ali Bongo était arrivé 2ème ou 3ème lors de ce scrutin.
Bref, le conseiller spécial d’Ali Bongo réfute point par point les affirmations de Pierre Péan.