Le fauteuil présidentiel suscite des convoitises. La prochaine présidentielle va certainement ressembler aux précédentes. Les populations auront droit à des postulants de l’acabit de Feu Zorobabel (NDLR : Dieu lui a parlé deux fois au cours du même scrutin, en 2005), du candidat des « Makaya », du candidat des « Jeunes » ou encore des grosses légumes politiques, « uniquement », dans leurs patelins.
Des quidams se sentant investis d’un pouvoir surnaturel voire des détenteurs d’une panacée visant à sortir le Gabon du sous-développement sortent de terres. Des candidatures spontanées se déclarent, « plus on est de fous plus on rit » ! Certes, la Constitution reconnait à chacun la liberté d’expression voire de briguer la magistrature suprême, mais point besoin de rappeler que l’élection présidentielle est loin d’être une plaisanterie de mauvais goût.
La saison des champignons
Le premier à se jeter à l’eau et à déclarer sa candidature est membre de la société civile et par ailleurs, Président de l’Observatoire national de la démocratie, Dieudonné Minlama Minto’o. Il estime être apte à mettre un terme au système PDG aux affaires depuis plus de quatre décennies. Au regard de l’actuelle crise socio-politique, ce centriste bon teint dit vouloir éviter au Gabon une implosion. Le rêve est permis ! Toutefois, le Président de l’Observatoire national de la démocratie oublie que « comparaison n’est pas raison ». Le Gabon n’étant pas le Bénin, pour l’heure, il va être bien difficile qu’un candidat indépendant accède à la magistrature suprême. Dans la sociologie politique locale, le président de la République doit avoir un vivier électoral, autrement dit un parti. Cette base de fervents militants constitue le plus gros de son électorat.
Une candidature suivie de celle de Monsieur Abel Mbombé Nzondou, un agent municipal. Ne faisant pas dans la dentelle, ce dernier a déjà décliné son slogan de campagne : « J’aime le Gabon ». « Ma candidature est synonyme de révision profonde de notre économie, d’écriture noble de nos lettres politiques, de retour à notre concorde », déclare le candidat Abel Mbombé Nzondou. Pas besoin d’être spécialiste en Science politique, reconnaissons que n’importe quel citoyen jouissant de ses droits civiques peut devenir conseiller municipal. Il suffit juste d’être sur la bonne liste ! Tel n’est pas le cas de la présidentielle qui demande de colossaux moyens financiers, matériels et humains. Une chose est sûre ces candidatures seront emboitées par de nombreuses autres, et ce, même au sein du landerneau politique.
Les raisons ?
L’essentiel n’est pas de gagner mais de participer, c’est le crédo cultivé par de nombreux « illuminés politiques ». Objectif : être au-devant de la scène dans le but d’intégrer le gouvernement composé par le futur vainqueur. L’autre motivation est d’ordre financière. En obtenant le pourcentage des 10 % des suffrages exprimés, les candidats sont assurés de percevoir le fonds électoral, une jolie petite bagatelle. A cela s’ajoute les stratégies politico-politiciennes qui consistent à financer d’improbables candidatures afin d’effriter les voix du camp adverse. En période électorale, tous les coups sont permis ! Dans tous les cas, l’échéance à venir sera riche en couleurs et en candidatures. Entre grincements de dents et éclats de rire, l’élection présidentielle cristallisera l’attention du citoyen lambda pendant un laps de temps.