Pourvu que cela dure ! s’exclamaient certaines personnes à l’annonce de la nouvelle, faisant état de la dissolution du Mouvement gabonais des amis de Bongo Ondimba, MOGABO, et de HERITAGE ET MODERNITE, nouveaux courants, appelons-les comme çà, nés au sein de la formation politique au pouvoir au Gabon, le Parti démocratique gabonais (PDG). Dissolution réclamée par son président, le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba.
La réaction de ce dernier était en fait attendue par la majorité qui le soutient, pédégistes en tête, l’opposition et la population gabonaise, après qu’il eut frappé du poing sur la table pour reprendre le quotidien « l’Union » et appelé ses troupes au ressaisissement lors de l’une de ses toutes récentes sorties.
Il n’était en effet pas bon par ces temps de violentes diatribes et contradictions dont certains le rendent parfois responsable, allusion faite aux récriminations de Barro Chambrier et ses compagnons contre ceux qui « embrigadent » le chef de l’Etat et l’empêchent de mener à bien sa politique de développement social, que le climat délétère né au sein de la formation politique au pouvoir ne s’installe durablement.
Et quelle interprétation le commun des mortels, le premier, devait-il avoir de la gouvernance du pays si à l’intérieur des instances dirigeantes, l’heure n’est plus à la sérénité, dire que du côté de l’opposition, le débat tourne déjà autour de la présidentielle de 2016 à laquelle ses responsables jurent aller en rangs serrés avec pour objectif de battre le candidat PDG. Dans les quartiers où la critique est facile, il se dit en effet que les troubles au sein du PDG, s’ils sont permis, traduisent l’incapacité du chef à mettre de la discipline dans son bateau. Qu’en dirait-on s’ils venaient à perdurer ? Qu’Ali Bongo Ondimba laisse pourrir la situation à dessein ou que le contrôle de la machine PDG lui échappe?
La menace et après ?
Si l’on considère qu’en demandant aux « deux courants » leur dissolution, le président du PDG a certes réagi vigoureusement et à temps, des inquiétudes demeurent cependant sur la manière avec laquelle MOGABO et HERITAGE ET MODERNITE réagiront. Puisque l’on peut penser désormais la guerre ouverte, du moins si le second cité continue d’observer un certain parti pris dans le comportement du président de la République comme il l’a signifié lors de sa sortie de la chambre de commerce au cours de laquelle il lui a été reproché par les élus PDG notamment, d’accorder une totale confiance au premier, au point de se plier à tous ses desiderata et d’oublier qu’il y a d’autres gabonais que ceux du MOGABO, beaucoup plus attachés, selon leurs dires, à la satisfaction de leurs propres désirs et intérêts. Pacôme Moubelet Moubeya et ses amis face à Alexandre Barro Chambrier et les siens, n’est-ce pas l’expression d’une formation politique en voie d’éclatement même si de l’avis des uns et des autres, il n’est pas question pour autant de quitter le navire ? Mais, même si, il ne faut pas hésiter à envisager, au cas où les choses tournaient mal, le scénario catastrophe avec de nouveaux pédégistes quittant le parti et se muant en opposants, tellement les Gabonais sont devenus des accrocs de la transhumance politique. Et c’est ce qu’il faut le plus redouter, car de l’autre côté, l’on est prêt à faire feu de tout bois, l’heure ayant sonné, selon l’opposition, pour que le Gabon soit dirigé par une nouvelle race de personnes comme si elle en constituait une !