Plusieurs mois après sa mise en place, le Conseil national de la démocratie (CND) est toujours une institution vide, selon son président, Séraphin Ndaot Rembogo.
Dépourvu de ses principaux attributs, le Conseil national de la démocratie (CND), boudé et raillé, a du mal à convaincre. D’autant que depuis la nomination de son nouveau président, cette institution accuse un bien curieux «retard à l’allumage», ainsi que l’a reconnu le leader du Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS), à la faveur d’une interview donnée au quotidien L’Union du 3 juillet dernier. Une situation qui décrit en réalité son incapacité à œuvrer dans le cadre de ses missions, alors que les sujets de débat n’attendent désormais plus que d’être traités au sein de cette institution. Or, rien ou presque ne semble prêt. Le CND est à ce jour une institution «vide», au sens propre et au figuré.
Pour son président, qui n’a pas nié l’évidence, cette situation s’explique par deux raisons essentielles : un défaut criard en matériel et une existence juridique encore bien peu définie. Sur le premier point, Séraphin Ndaot Rembogo explique que si le CND a récemment hérité des locaux jusque-là occupés par le Conseil d’Etat au boulevard Triomphal, l’immeuble quant à lui est «entièrement vide». Aucun mobilier n’a été livré jusqu’alors. Vide. Aussi vide que les caisses de l’institution, qui auraient depuis multiplié des adresses aux pouvoirs publics, bien trop occupés ailleurs. «Nous espérons que la direction générale du Budget à laquelle nous nous sommes adressés fera diligence pour que le CND commence effectivement à fonctionner», a fait savoir Séraphin Ndaot Rembogo, non sans appeler à la nomination d’un agent comptable.
Au sujet du contenu juridique du Conseil national de la démocratie, Séraphin Ndaot Rembogo a dit attendre les conclusions du Parlement qui tarde à ratifier l’ordonnance mettant en place le CND. «Nous avons appris qu’elle fait l’objet d’une navette entre les deux chambres et qu’une commission paritaire est mise en place pour son adoption en termes juridiques identiques», a-t-il indiqué, avant d’espérer que «cette loi (soit) votée avant les vacances du Parlement et promulguée selon la procédure d’urgence». Gageons, dès lors, que le CND, qui dit se réunir toutes les semaines «ici et là», trouve des solutions à ces questions avant la fin de l’année en cours. Comme un air de déjà-vu, qui rappelle que le CND est une émanation des Accords de Paris en 1994…