Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba a annoncé jeudi par voie de presse sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
«Au terme d’une longue réflexion, j’ai pris la décision de démissionner du Parti Démocratique Gabonais. Je l’ai notifié le 30 juin dernier au Secrétaire Général du Parti qui m’avait longuement reçu une semaine plus tôt», a-t-il indiqué.
Sur Radio France internationale (RFI), le député du Canton Kyè (département du Woleu) dans le nord du Gabon, dénonce un manque de liberté au sein du parti où il est désormais impossible de faire valoir un point de vu contraire à la volonté du parti.
Raymond Ndong Sima s’attaque aussi à la gestion économique du pays sous Ali Bongo Ondimba. Le budget 2015 n’a pas été présenté dans les formes. Il affirme que le gouvernement annonce des chiffres juste pour dire quelque chose. En réalité, personne ne sait comment le budget est exécuté, ajoute-t-il précisant que les ministères n’ont pas l’intégralité de leur budget.
La démission de Raymond Ndong Sima était presque attendue. L’homme s’est radicalisé depuis son évection de la Primature après quelques deux ans de services.
Le 1er octobre 2014 déjà, il avait démissionné de son prestigieux poste de membre du bureau politique du parti pour devenir un simple militant de base.
La sortie en mars dernier de son livre très critique « Quel renouveau pour le Gabon ? » ne le prédisposait plus au sein du parti de son ex patron.
Dans son interview à RFI, Ndong Sima a affirmé qu’il est trop tôt de se prononcer sur une éventuelle candidature à la présidence de la République en 2016. Il insiste qu’il faut davantage parler de ce qui ne va pas dans le pays afin de redresser la barre.
Ndong Sima n’a pas immédiatement annoncé de choix pour son avenir politique. Cependant, tout le monde le sent partir dans les rangs de l’opposition radicale où il est pressenti comme l’un des chevaux de rechange pour la bataille présidentielle de 2016. Sa candidature serait préférée par un certains nombres de militants du Front uni de l’opposition pour l’alternance (FUOPA) qui n’apprécient pas celle de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping qui n’est pas d’ethnie Fang.