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Gabon: un ancien Premier ministre d’Ali Bongo démissionne du parti au pouvoir
Publié le vendredi 3 juillet 2015   |  AFP


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© Autre presse par DR
Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima


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Un ancien Premier ministre gabonais, très critique envers la politique menée par le gouvernement actuel, a annoncé jeudi qu'il démissionnait du Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo Ondimba, pour "rompre avec le passé".

Raymond Ndong Sima, 60 ans, qui a dirigé le gouvernement de février 2012 à janvier 2014, a été le deuxième Premier ministre d'Ali Bongo Ondimba après son arrivée au pouvoir en 2009. Il avait également été ministre de l'Agriculture.

"Au terme d'une longue réflexion, j'ai pris la décision de démissionner du Parti démocratique gabonais", a annoncé l'ex-Premier ministre sur son compte Facebook.

"Il faut rompre avec le passé et envisager une autre trajectoire. Telle est ma conviction. C'est pourquoi j'ai choisi de laisser le parti poursuivre sa route dans ses certitudes, d'exposer désormais librement mon analyse de la situation et de formuler les propositions qui me paraissent correspondre à la gravité de la situation", a-t-il ajouté.

Dans un livre paru en mars, "Quel renouveau pour le Gabon?", l'ex-Premier ministre critiquait déjà "l'hyper-présidence" d'Ali Bongo, l'échec de la transition de l'ère d'Omar Bongo - décédé en 2009 - à celle de son fils, et dressait un état des lieux alarmant sur la situation socio-économique du pays, où la contestation sociale grandit.

Cette démission intervient quelques jours après une polémique interne au parti installé au pouvoir depuis 1968, avant la présidentielle prévue en 2016.

Samedi, une vingtaine de députés et d'anciens ministres ont annoncé la création d'un nouveau courant politique au sein du PDG, baptisé "Héritage et modernité".

Ces responsables politiques dénoncent notamment l'entourage "proche" du chef de l'Etat, composé selon eux d'"habiles profito-situationnistes, aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l'enrichissement astronomique sans cause, trahissant constamment et dangereusement les engagements républicains et l'action du Distingué Camarade (Ali Bongo)".

"Le climat politique s'est extrêmement dégradé, avec une classe politique binaire, vautrée dans des certitudes manichéennes à rebours de nos traditions de dialogue", ont dénoncé les frondeurs dans une déclaration lue par Alexandre Barro Chambrier, ancien ministre du Pétrole.

Ils ont fustigé "la précarité inhumaine de nos concitoyens, l'exclusion et les discriminations politiques, économiques et sociales".

Tout en affirmant leur "attachement" à la vision politique du président, ils ont appelé Ali Bongo à la "vigilance", pour "prévenir le risque de la division et du naufrage collectif".

Depuis l'arrivée au pouvoir d'Ali Bongo, le PDG a déjà enregistré plusieurs démissions fracassantes d'anciens caciques comme Jean Eyeghé Ndong, un autre ex-Premier ministre, et l'ancien président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, tous deux passés dans l'opposition.

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