Libreville (Gabon) - Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a eu, mercredi à Libreville, des mots bien sentis à l'endroit d'un groupe de députés frondeurs du Parti démocratique gabonais (PDG) qui a crée, samedi dernier, au sein du parti au pouvoir, un courant dénommé "héritage et modernité".
"On ne gagne pas en marquant des buts contre son camp", a déclaré le chef de l'à‰tat gabonais, s'adressant aux élus en rupture de ban, qui ont dénonce, lors du lancement de leur mouvement, samedi dernier à Libreville, dans une salle de la chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture du Gabon, "le climat fascisant porteur de terreur qui s'installe peu à peu" au sein du parti au pouvoir, ''désorientant les militants et jetant l'opprobre et le discrédit" sur cette formation politique.
Dans leur réquisitoire, lu par leur porte-parole, le député Alexandre Barro Chambrier, les frondeurs dénoncent également le fait que "les acteurs ayant joué un rà´le déterminant à l'occasion de l'élection présidentielle de 2009 (...) se voient étonnamment relégués à l'arrière plan voire poussés vers la porte de sortie par d'habiles profitosituationnistes aux chaussures enfoncées dans la boue des chemin tortueux de l'enrichissement sans cause".
Cette allusion directe au Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (MOGABO), une structure créée par des personnalités de l'entourage du chef de l'à‰tat, avec pour objectifs de défendre son bilan et de mieux édifier les populations sur ses réalisations en cinq ans de pouvoir, a semblé particulièrement déplaire au président de la République.
"Cela fait de nombreuses années que je fais l'objet de calomnies, de diffamations et d'injures de toutes sortes dans l'indifférence de certains qui, aujourd'hui, n'ont pas de mot assez durs pour s'en prendre à d'autres Pédégistes qui, eux, ont le courage de me défendre sur le terrain'', a déclaré le chef de l'à‰tat, réaffirmant son soutien au MOGABO, traité par les frondeurs de "petit groupe à la légitimité politique douteuse et à la compétence technocratique toujours attendue".
"Personne ne peut adresser des injonctions au président de la République, encore moins un élu que j'ai investi dans le cadre du parti", a martelé Ali Bongo Ondimba, appelant à la nécessaire cohésion de la majorité.
La fronde des députés du PDG à l'Assemblée nationale survient après la sortie non moins virulente, en mai dernier, du général Idriss Ngari, contre le régime d'Ali Bongo Ondimba, à l'occasion de l'interpellation, par la représentation nationale, du Premier ministre Daniel Ona Ondo.
A cette occasion, le général Ngari, un hiérarque du PDG, s'était particulièrement montré sceptique vis-à -vis du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), qui renferme censée faire du Gabon un pays émergent à l'horizon 2025.