Ayant perdu son lustre d’antan, le Rassemblement pour le Gabon (RPG) célèbre néanmoins son 25e anniversaire sous le signe de la mobilisation, comme pour s’éviter de sombrer.
Depuis sa création en 1990 à sa scission en deux ailes en 1998, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts dans la famille de ce qui était à l’origine le Mouvement de redressement national-bûcherons (Morena-bûcherons). Les nombreux départs, à l’instar de Pierre Amoughe Mba, aujourd’hui à l’Union pour le progrès et la liberté (UPL), ont eu raison de la détermination des proches de Paul Mba Abessole, alors que son parti, devenu en 2000 le Rassemblement pour le Gabon (RPG), membre de la majorité républicaine pour l’émergence depuis 2010, est loin de retrouver son lustre d’antan, en raison de ses positions pas toujours comprises de la base. Après la période de tumulte, le RPG dit être sur la voie de la reconquête. Il célèbre depuis le 29 juin dernier son 25e anniversaire, comme pour tenter de sauver les apparences.
Prévues pour se poursuivre jusqu’au 5 juillet prochain, plusieurs activités commémoratives seront organisées au cours de cette célébration qui devrait durer une semaine entière, dans différentes circonscriptions de Libreville. L’on annonce notamment des conférences-débats, des journées de recréation et autres activités ludiques, le tout sous le thème «Le RPG au service de la vérité et du développement du Gabon». C’est donc sur une tonalité plutôt sérieuse que les responsables de ce parti célèbrent cet anniversaire, compte tenu du contexte pour le moins difficile dans lequel ils évoluent depuis plusieurs mois, alors que se profile à l’horizon la prochaine présidentielle.
Si pour beaucoup, cet événement offre la possibilité de raffermir les liens entre membres, cadres et sympathisants du parti, qui semble manquer de souffle depuis quelques temps malgré la multiplication des sorties de ses élus à travers le pays, pour Paul Mba Abessole, celui-ci permettra de faire table-rase et d’oublier le passé : «A tous ceux qui ont fait un bout de chemin avec nous, pour un ou 20 ans, et qui nous ont quittés pour une raison ou pour une autre, je leur dis ’’bravo !’’», a-t-il lancé à l’ouverture des festivités, non sans accuser «les forces de l’obscurantisme», responsables des déboires enregistrés au sein du RPG, qui dit lutter depuis un quart de siècle «avec le même programme, la même volonté du changement, mais avec des approches différentes, au vu de la diversité des situations».
De même, présenté par son président comme «un roseau qui peut plier mais ne rompt jamais», le RPG entend faire montre d’«une force souple» pour s’arroger de nombreuses victoires politiques à venir et parvenir à imposer sa vision du développement du Gabon. D’autant qu’il prétend connaître les réalités du pays mieux que quiconque. A cet effet, a déclaré Paul Mba Abessolo, «ce n’est pas une simple fête mais surtout un temps d’arrêt pour reprendre conscience de ce qu’est notre pays aujourd’hui, de sa situation pas du tout enviable. Pour en avoir fait le tour cinq fois, nous connaissons la misère dans laquelle vivent la majorité de nos compatriotes, nous connaissons l’état de délabrement de nos villages. Personne ne peut parler du Gabon profond mieux que nous».
