Ainsi qu’annoncé par Gabonreview lundi dernier, le président du PDG a reçu, ce mercredi 1er juillet, les parlementaires PDG du Sénat et de l’Assemblée nationale, en présence du Gouvernement. Certes sollicitée par les parlementaires PDG, la rencontre a, sans aucun doute, surtout été motivée par le fait que le courant «Héritage et Modernité» a «parlé fort», samedi dernier, à la Chambre de Commerce.
Ali Bongo est en colère. Le Distingué Camarade n’avait pas la tête des jours heureux. «La Déclaration du 27 juin 2015» lui a visiblement porté un coup rude, ainsi qu’on a pu le percevoir. Et Ali Bongo a du estimer que la charge faite par le quotidien L’Union, dans son numéro du mardi 30 juin, contre les initiateurs de cette «Déclaration» n’était pas suffisante ! Alors, il a réagi. On se serait cru au 17 août 2014 lorsque le chef de l’Etat avait consacré 45 minutes d’une interview d’une heure à Jean Ping qui venait, quelques jours auparavant de dire ce qu’il pensait de la conduite des affaires publiques du Gabon depuis 2009… Cette fois, Alexandre Barro Chambrier aura été la principale cible de son propos. Ali Bongo a montré, comme l’a dit un membre du courant créé le 27 juin, qu’il n’attend que de la reconnaissance et pas autre chose, surtout pas quelque reproche que ce soit, de la part des «Camarades» de son parti. «Ce qui montre à suffisance qu’il n’aime pas la critique ou la contradiction», selon l’analyse du membre d’«Héritage et Modernité» cité plus haut.
«Certains en sont venus à m’interpeller publiquement, et même à me faire des injonctions, je ne l’accepte pas, encore moins d’un élu que j’ai investi dans le cadre du Parti», a lancé Ali Bongo, un peu narcissique et jouant à fond la carte de la victimisation, à l’image d’un Sarkozy. «La politique est un jeu collectif dans lequel ceux qui sont d’un même camp doivent jouer en rangs serrés», a rappelé Ali Bongo tout en ajoutant qu’«en politique, comme en sport, on ne gagne pas en marquant des buts contre son propre camp, et en se faisant applaudir par l’opposition». «Cessons de donner des arguments à nos contradicteurs», a-t-il martelé. Sans jamais nommer le député du 4ème arrondissement de Libreville et membre du Comité permanent du Bureau politique, Ali Bongo a dénoncé les propos d’Alexandre Barro Chambrier. «Il ne faut pas utiliser contre des membres du gouvernement les mots qui blessent, qui stigmatisent ; il s’agit du gouvernement issu du parti». «Il ne faut pas utiliser de tels mots pour des gens qui, eux, ont quand même le courage de me défendre», a-t-il souligné, apportant ainsi son soutien aux membres du Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo).
Il est donc clair que le Mogabo jouit de la confiance du «Distingué Camarade» et bénéficie de son soutien. En agissant ainsi, Ali Bongo ne s’est pas comporté en «père rassembleur». Il court ainsi le risque de voir le PDG partir en lambeaux. Parce que l’on ne sait pas comment vont réagir les initiateurs de la «Déclaration du 27 juin». La même maladresse présidentielle s’était manifestée lors de la Marche pour la Paix du 11 avril pendant laquelle, au lieu de rassembler les Gabonais en les invitant à travailler ensemble pour le développement du Gabon, Ali Bongo avait plutôt choisi, ce jour-là, de cliver au lieu d’apparaître comme le Père de la Nation. Cliver lors d’une marche pour la paix, il fallait le faire ! Qui donc écrit les discours du «Distingué Camarade», s’est interrogé l’éditorialiste de la Nouvelle République, un journal local ? Qui donc le conseille ? En tout cas, le discours d’Ali Bongo n’aura pas permis de «recoller les morceaux».