La présidentielle de 2016 s’annonce très houleuse, notamment au sein de l’opposition incapable de s’accorder sur le choix d’une candidature unique devant faire le contrepoids à celle d’Ali Bongo Ondimba, le candidat naturel du PDG.
Le Président gabonais Ali Bongo Ondimba, candidat naturel du Parti Démocratique Gabonais (PDG) à la présidentielle de 2016 peut rire sous cape. En effet, l’opposition est minée par des guérillas intestines, pire des guerres d’ego qui vont très certainement faciliter les choses à l’actuel locataire du palais de verre de Libreville. Le précipité blanc-seing accordé à Jean Ping par Pierre Amoughé Mba, Président de l’Union pour le Progrès et la Liberté, (UPL) et Jean Eyeghe Ndong, vice-président de l’Union Nationale récemment réhabilitée, en est l’illustration palpable. Depuis ce soutien accordée au « chinois » aucune réaction n’a filtré du Front Uni de l’Opposition pour l’Alternance ni de l’Union pour les Forces du Changement. Un silence bruissant de parole ! Ce qui nous amène à nous demander pourquoi Jean Ping court-il ?
Les raisons
Depuis le décès d’André Mba Obame, secrétaire exécutif de l’Union Nationale, Jean Ping a trouvé une brèche dans laquelle, il s’engouffre allègrement. Appliquant ainsi la maxime selon laquelle : « il faut battre le fer quand il est chaud ». D’ailleurs tout le monde sait que Jean Ping est un technocrate qui découvre à peine le terrain, la campagne de proximité. D’où sa tournée nationale entamée depuis peu. Jean Ping ne manquera pas de mettre en exergue son carnet d’adresse voire son patrimoine gracieusement acquis sous l’ère du feu président Omar Bongo Ondimba, son ex-beau-père.
A ce fâcheux concours de circonstance, s’ajoutent les ambitions des autres ténors de l’opposition. Lesquels ténors taquinent également le rêve d’accéder à la magistrature suprême. C’est d’ailleurs ce qui justifie les propos de Benoit Mouity Nzamba, président de l’Union des Forces de l’Opposition de l’Alternance qui a clamé haut et fort sur les ondes d’African° 1 : « la limitation des candidatures constitue la principale bataille de l’opposition pour la présidentielle de 2016 ». Une vision partagée par Maganga Moussavou du PSD qui soutient depuis belle lurette qu’une candidature unique de l’opposition est un leurre, prétextant que pour maximiser les chances des pourfendeurs du système PDG, il ne faut pas mélanger tous les œufs dans le même panier. La présidentielle de l’année prochaine promet donc une pléthore de candidatures, et ce même au sein de l’Union Nationale jusque-là aphone aux sorties de Jean Eyeghe Ndong et Pierre Amoughe Mba. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut s’attendre à la même configuration politique de 2009 à la présidentielle à venir.
Justement des trouble-fêtes ne manqueront pas de sortir de terre, tels des champignons, histoire de se faire un nom. Le moment étant propice pour briguer d’éventuels postes ministériels dans le gouvernement du prochain Premier magistrat du Gabon.
Une chose est certaine, les dissensions se feront de plus en plus ressentir au sein de l’opposition à l’approche de la présidentielle. Et pour cause les porteurs de flambeaux de ce bord politique sont des nombrilistes, pensant à leurs intérêts, tous azimuts, plutôt qu’à un véritable désir de changement et d’alternance politique.