Dans une déclaration lue par le député du 4è arrondissement de Libreville, Hugues Alexandre Barro Chambrier, le 27 juin dernier, un groupement de responsables PDG, dénommé «Héritage et modernité», déplore le climat politique actuel, avant d’inviter à la clarification.
Le Parti démocratique gabonais est malade. Cette assertion n’est plus à démontrer. Les héritiers d’Omar Bongo Ondimba ne se regardent plus qu’en adversaires. D’où les initiatives prises ici et là au détriment de l’esprit de cohésion et de dialogue tant affiché par le «parti des masses». La démonstration en a encore été faite à la faveur d’une déclaration le 27 juin dernier à la Chambre de commerce à Libreville. «Devant les initiatives collatérales et somme toute marginales entreprises par d’aucuns, prétextant des motifs divers et variés à l’encontre de notre parti, nous nous interdisons de rester inertes, par respect pour notre engagement, par fidélité à nos idéaux et notre projet politique, par loyauté envers les organes dirigeants de notre parti», a déclaré le porte-parole de circonstance, par ailleurs député du 4è arrondissement de Libreville. Et d’en appeler à la modification des statuts du PDG, notamment en leur article 4, et surtout à la convocation d’un «congrès extraordinaire dit de clarification».
Se refusant à citer nommément les associations à qui ils attribuent le climat qui prévaut actuellement au sein du PDG, le groupement «Héritage et modernité», qui fédère anciens ministres, élus et cadres de la haute administration, a invité Ali Bongo à la vigilance afin de prévenir le risque de la division et du «naufrage collectif», eu égard aux échéances à venir. «Nous assistons, non sans étonnement, à l’apparition des associations ploutocratiques aux relents phalangistes prétextant formuler une réponse à la crise démocratique que traverserait le parti. Ce dernier étant, de notre point de vue, à tort et injustement, réputé incapable de s’émanciper de son tropisme monolithique, tout en discréditant de fait le socle légué par feu le président Omar Bongo Ondimba, forgé dans le dialogue, la tolérance et la paix», a lancé Hugues Alexandre Barro Chambrier, ajoutant : «Nous lançons un appel au président de la République, afin qu’il se mette à l’écoute de tous, et qu’il brise, sans délais, la gaine, le carcan, l’armure clanique dans laquelle le pays entier, interloqué et consterné, le découvre vêtu par un petit groupe de prétendus proches, à la légitimité politique douteuse et à la compétence technocratique toujours attendue».
Selon le groupement «Héritage et modernité», le petit «groupe de proches» dont l’identité et la dénomination n’ont pas été révélées, se croirait capable de se substituer au PDG et se prévaudrait de détenir, à lui seul, bien plus que toute la sagesse accumulée par ce parti au fil de l’histoire politique du Gabon. L’assistance et tous les observateurs de l’arène politique gabonaise n’ont eu aucun mal à comprendre que le petit groupe ainsi attaqué et traité de «phalanges profito-situationnistes qui érigent des murailles pour isoler le Président, le dévitaliser», n’est autre que le Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo), dernière et inédite excroissance du PDG dont les membres sont taxés «d’habiles profito-situationnistes, aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause, trahissant constamment et dangereusement les engagements républicains et l’action du Distingue Camarade, au soutient desquels le Parti s’emploie chaque jour.»
La distribution des bons points ne s’arrête pas là, puisque ce «petit groupe de prétendus proches qui, aux yeux de tous, connaît toutes les configurations géométriques de la démagogie, première épouse du cynisme», ont-ils accusé avant de poursuivre : «Notre rassemblement est ouvert à tous ceux et toutes celles qui veulent soutenir et approfondir, par la pratique, non seulement le projet politique et les valeurs de notre parti, mais aussi celles de la République et de la démocratie».
