LIBREVILLE -- Le Gabon pourrait enregistrer une croissance économique de l’ordre de 4,8% en 2015, a estimé jeudi dernier à Libreville, le ministre de l’Economie, Régis Immongault, lors de la présentation devant les députés du cadrage budgétaire 2016-2018, dans la perspective de la préparation de la loi de finances 2016.
‘’En dépit d’un contexte macro-économique difficile, le gouvernement a initié de nombreuses actions en vue de préserver la croissance économique dans un environnement caractérisé par la crise pétrolière’’, a déclaré le ministre de l’Economie, Régis Immongault, déclinant les axes stratégiques sur lesquels mise le gouvernement pour préserver la croissance.
Le renforcement de la gouvernance économique et financière, le renforcement du capital humain, le développement des infrastructures, et la gouvernance politique et la promotion de la démocratie, seront prioritaires dans l’orientation des allocations dans la période 2016-2018, a indiqué le ministre de l’Economie, incluant également l’organisation des élections et de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017 que le Gabon va abriter.
‘’Ces mesures visent à libérer certains leviers et devraient permettre, nous l’espérons, de générer une croissance réelle de 4,8% en 2015’’, a ajouté Régis Immongault, citant d’autres secteurs hors pétrole à même de contribuer à réaliser une croissance soutenable.
Au cours de la période 2016-2018, l’activité économique devrait être soutenue par les mines (+15%), les industries de bois (+12%), l’exploitation forestière (+11%), les communications (+9%),l’agriculture (+9.7%), l’énergie (+9%), les transports (+7.5%), les services (6%), et le Commerce (+5.5%), a poursuivi le ministre de l’Economie, soulignant, en revanche, que les BTP (-0.6%) verraient leur activité baisser par rapport à l’année 2015.
La croissance économique de 2016 devrait se réaliser dans un environnement marqué par la maîtrise de tensions inflationnistes, vu que l’Etat aura inévitablement recours à des financements innovants pour poursuivre les chantiers du Plan stratégique Gabon Emergent (PSGE), a affirmé le ministre, relevant que le taux d’endettement moyen sur la période devrait être maîtrisé autour de 32%.
Intervenant à son tour, le ministre en charge du Budget, Christian Magnagna, a indiqué que les dépenses d’investissement dans la période, devraient enregistrer une baisse de 41.7 % milliards de F.CFA pour se situer à 555 milliards de f.cfa au titre des projets financés sur les ressources extérieures.
‘’ Le niveau desdites dépenses tient compte principalement de la poursuite de la modernisation et de la construction des infrastructures contenues dans le schéma national de développement d’infrastructures ; ainsi que de l’organisation de la Can 2017, des échéances électorales et de la prise en compte des infrastructures à caractère social du pacte social’’, a-t-il soutenu.
Dans l’échange engagé, les préoccupations des parlementaires ont porté essentiellement sur la prise en compte des investissements orientés vers l’amélioration des conditions de vie des populations, à travers le développement d’une croissance inclusive, mettant l’accent sur l’investissement des secteurs dit prioritaires, en l’occurrence la route, l’éducation et la santé.
‘’ La volonté d’une croissance inclusive impactant sur le mode de vie des populations, est un axe prioritaire dans la politique du gouvernement’’, a répondu le ministre de l’Economie.
Institué par la loi organique du 21 mai 2015, relative aux lois de finances, le débat d’orientation budgétaire (Dob) donne l’occasion au pouvoir exécutif et législatif de créer un cadre préalable de dialogue sur le cadrage à moyen terme des finances publiques et sur les principales orientations de la politique du gouvernement.
L’objectif est de permettre aux parlementaires d’avoir une meilleure visibilité sur la situation des finances publiques et des priorités du gouvernement pour le budget de l’exercice à venir d’une part et, de formuler des recommandations au gouvernement sur les orientations, afin de s’assurer de la prise en compte des besoins des populations sous la contrainte des ressources prévisionnelles.