Hormis l’affaire du vétérinaire belge qui s’est improvisé gynécologue dans certaines cliniques privées du Gabon, le procureur de la République a évoqué, lors de son point de presse jeudi 25 juin, le cas des poursuites que le parquet a engagé contre le docteur Max Filla. Une affaire à la source de l’actuelle grogne de certains médecins du centre hospitalier de Libreville (CHUL).
Tout d’abord, le procureur a tenu à rappeler que seul Max Filla, médecin exerçant dans une clinique privée, est inquiété par cette affaire et non toute la corporation des médecins. Cet éclaircissement de Sidonie Flore Ouwé fait suite au soutien mouvementé d’un bon nombre de médecins à l’égard de leur collègue, menaçant de stopper leur devoir envers les patients.
« … il se trouve que le docteur mis en cause a pratiqué un acte chirurgical sur la victime. La négligence fautive, et finalement mortelle selon le ministère public, est caractérisée par le fait que le docteur n’a pas été présent à la clinique durant les deux jours qui ont suivi la date de l’opération. En sous-estimant l’étape postopératoire et en s’abstenant de transférer immédiatement la victime dans une structure plus équipée pour que celle-ci subisse des soins intensifs » a expliqué Sidonie Flore Ouwé.
Tout professionnel de santé exerçant dans le secteur public ou privé peut voir engagée sa responsabilité pénale devant les juridictions répressives à la suite d’une faute commise dans l’exercice de ses fonctions. En cas de décès, la Loi prévoit des poursuites si des soupçons de négligence existent.
Hortifa Maganga Bayaka, la victime, une jeune femme, s’était rendue à la clinique du Docteur Max Filla le 5 octobre 2014, pour un accouchement d’une grossesse gémellaire (jumeaux), une péridurale (accouchement sans douleur) fut pratiquée. Les deux enfants furent extraits mais le lendemain, la maman se plaignait de douleurs atroces et les parents qui l’assistaient percevaient un liquide noirâtre sortant de la sonde placée la veille par le médecin. Durant les 48 heures après l’accouchement, Max Filla n’avait pas été vu à la clinique. C’est le mercredi vers 19h, a affirmé le procureur, que le docteur a décidé de transférer la patiente à l’hôpital militaire, elle y décéda vers 22 heures.