Des preuves d’exercice illégal de la médecine en terre gabonaise s’accumulent davantage autour d’un médecin belge. Ce dernier pratiquerait la gynécologie dans des structures sanitaires du pays alors qu’il a un diplôme de vétérinaire. Sidonie Flore Ouwé, procureur de la République, a tenu à faire la lumière sur cette affaire, ce jeudi 25 juin à Libreville.
C’est vendredi dernier que le parquet de Libreville a reçu l’information sur cette affaire qui pourrait devenir le scandale sanitaire de l’année au Gabon. Selon les enquêteurs de la gendarmerie chargés du dossier, des médecins exercent, dans certains établissements privés, la médecine générale alors qu’ils sont diplômés en santé animale. « à ce jour, les investigations ont permis d’établir à l’encontre d’un médecin belge, le nommé Gossie Michel Guy Ghislain, actuellement en garde à vue, un faisceau d’indices extrêmement lourds… », a déclaré le procureur.
Cet homme, qui exerce la médecine sur les êtres humains dans une dizaine d’unité médicale, ne possède qu’une copie d’un diplôme de vétérinaire délivré par l’université de l’Etat de Liège, en juillet 1979. Aussi, ce dernier est en situation irrégulière sur le sol gabonais.
« Le rôle du procureur de la République est de garantir l’ordre public, par la répression des comportements déviants. Nos concitoyens veulent légitimement se sentir en sécurité à l’hôpital ou dans un cabinet médical. Lorsqu’ils vont consulter un gynécologue ou un ophtalmologue, ils n’entendent pas rencontrer un vétérinaire », c’est par ces mots que Sidonie Flore Ouwé a justifié la procédure qui suivra pour sanctionner ce comportement, au cas où ces accusations seraient fondées à l’issue finale des investigations.
Toutefois, le procureur a affirmé comprendre parfaitement « le réflexe corporatiste » des médecins, mais a souligné que ce qui est mis en cause, c’est la vie des gabonais « et si les informations dont nous disposons aujourd’hui sont confirmées, nous avons alors à faire à un scandale sanitaire sans précédent » a-t-elle conclu.