Source d’une grogne des élèves en 2013, la route menant au lycée du quartier Diba-Diba dans le premier arrondissement de Libreville est restée en mauvais état, malgré la présence des engins dépêchés sur les lieux après les affrontements entre forces de police et élèves dudit établissement.
Les clandos (transporteurs en commun circulant dans des zones définies) conduisant à ce quartier, des minibus à la couleur jaune, attendent leurs clients près du rond-point des charbonnages : « Diba-diba, petit marché, lycée…200 l’arrêt », lance un boy-chauffeur. A l’intérieur, une place est vide. Le bus ne démarre pas sans avoir rempli tous les sièges. 18 clients au total, au lieu de 15 selon le nombre officiel des places.
Au petit marché, c’est la fin du bitume. Le parcours se poursuit sur une voie dont une couche de gravier s’est éparpillée au fil de la pression des pneus. Plus loin, les véhicules roulent sur de la terre ferme. De grandes et profondes crevasses séchées en cette période sans pluie, sont parsemées tout au long de la piste. En temps de pluie, ces trous sont pleins d’eau et une forte présence de boue complique la vie aux piétons.
Comme dans plusieurs autres quartiers de la capitale gabonaise, c’est l’unique voie qui permet aux habitants de la zone d’accéder à leur domicile. Tout le monde passe par là. Pour arriver à leur lycée, les élèves payent le même tarif que les autres clients ; 200 Fcfa, chaque matin, pour parcourir environ un kilomètre. Selon les chauffeurs, le prix est lié à l’état de la route.
La couche de gravier fut posée quelques jours après une grève des lycéens. Ils réclamaient le bitumage de la voie, fatigués de mettre les pieds dans la boue à chaque pluie et de payer si fort un parcours qui durerait à peine 7 minutes. Le gravier s’étendit sur quelques mètres en partant du lycée, ensuite plus rien.