Libreville – Le docteur Max Fila, en prison depuis 4 mois pour des faits qualifiés d’homicide involontaire, suite à la mort d’une patiente opérée d’une césarienne dans sa clinique privée reste en prison en attendant son jugement, a annoncé jeudi le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé.
« La chambre d’accusation a confirmé la décision de la juridiction de l’instruction ; celle de maintenir l’inculpé sous main de justice », a déclaré Mme Ouwé.
« La juridiction de l’inculpation a pris une ordonnance de maintien en détention de l’inculpé pour des raisons d’enquête », a-t-elle ajouté précisant que l’appel de cette ordonnance fait par les avocats du docteur n’a pas prospéré.
Le docteur Max Fila est inculpé pour homicide involontaire, suite à la mort de sa patiente Hortifa Maganga Kayaka en octobre dernier. Le médecin avait pratiqué une césarienne sur cette jeune femme enceinte des jumeaux. La patiente a succombé trois jours après l’opération. Ses jumeaux sont en vie.
Le médecin se serait absenté durant les deux jours qui suivaient l’opération alors que sa patiente présentait des signes cliniques inquiétants. Lorsqu’il décide de transférer la patiente à l’Hôpital militaire de Libreville, le 3ème jour, il était déjà trop tard.
« La négligence fautive et consécutive du délit d’homicide involontaire par négligence », sont entre autres les griefs retenus contre le médecin suite à la plainte de la mère de la victime.
Mme Ouwé a averti que le juge d’instruction doit rendre « sa décision en toute indépendance sans aucune pression ».
Vendredi dernier, les médecins ont organisé une journée noire en décidant de geler tous les actes médicaux pour les nouveaux patients. Officiellement, aucun nouveau patient n’a été pris en charge dans un centre de santé public y compris dans certains centres de santé privés.
La situation demeure en l’état au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) considéré comme le bastion de cette grève.
Le ministre de la Santé, Jean Pierre Oyiba a dénoncé le fait que les centres de santé du secteur public soient pris en otage pour un acte médical effectué dans une structure privée.