N’eût-été le passage providentiel d’un citoyen, la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, principale église de Libreville, plus connue sous le nom de Sainte Marie, aurait été réduite en cendres dans la nuit du 22 au 23 juin courant.
Le 23 juin courant autour de minuit, la porte de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Libreville a été incendiée. Des fibres de pneus et cendres ont été retrouvées sur place. Suspecté d’être l’auteur de cette attaque, un homme souffrant de troubles psychiatriques a été interpellé par les responsables de l’institution religieuse. N’eût-été la présence d’un quidam qui passait par là à ce moment-là, le pire aurait pu advenir. Car, il a fallu du courage à ce bon Samaritain qui, aidé par le gardien des lieux, a éteint les flammes à l’aide d’un extincteur à poudre. N’empêche, des dégâts ont été constatées à l’entrée de la cathédrale : vieille de plusieurs années, la porte a été brûlée, un disjoncteur a sauté, une partie du béton de la façade a été endommagé, des carreaux se sont détachés et la dalle a été noircie par la fumée.
Après le passage des éléments du commissariat de police de Nkembo, dans le 2è arrondissement de Libreville, pour effectuer les constatations, l’abbé Henri-Noël Ndoume Abiaghe a confié qu’aucune plainte n’a été déposée contre l’indélicat d’une vingtaine d’années. «Nous n’avons pas jugé utile d’entreprendre des poursuites à son encontre. Avec la police nous avons écarté tout type d’hypothèse criminelle. Ce n’est pas un acte de vandalisme», a-t-il laissé entendre. «Dans toute société, il est très difficile de contrer les agir des personnes déséquilibrées. Ce n’est pas fait de manière réfléchie, consciente ou rationnelle. Ils le font pour une raison ou pour une autre, dont il est très difficile de prévenir. L’église est le lieu de tout le monde. C’est à nous d’être prudent, vigilant», a renchéri l’administrateur de la paroisse, le père Jean-Charles Demelle.
Ce énième acte, le troisième du genre contre la cathédrale Notre Dame de l’Assomption, remet au goût du jour la question de la prise en charge des malades mentaux. Ces personnes ont-elles perdu toutes leurs qualités, et toute dignité humaine, au point de ne susciter aucun intérêt des décideurs ? Hier, on polémiquait sur la forcenée qui a jeté une fillette de 4 ans, de nationalité équato-guinéenne, du haut de l’échangeur de Sotéga, puis sur un déséquilibré qui a incendié un véhicule à Oloumi. Doit-on d’abord enregistrer l’agression d’un membre du gouvernement pour que les autorités prennent à bras-le-corps le phénomène de l’errance de ces personnes malades qui menacent l’ordre public ?