Dressant un tableau idyllique de la situation économique, le directeur éditorial Afrique d’Oxford business group a porté aux nues la politique gouvernementale.
Célébré le 22 juin dernier à Libreville, le cinquième anniversaire de la présence d’Oxford business group (OBG) au Gabon a été marqué par l’intervention du directeur éditorial Afrique du cabinet d’intelligence économique, qui a tablé sur les perspectives de l’économie nationale. En dépit d’un prix du baril de pétrole en baisse, Robert Tashima s’est voulu optimiste. Il en veut pour preuve l’augmentation de son lectorat depuis le lancement du premier rapport sur le Gabon en 2010 : «Désormais nous avons plus de 100 000 abonnés à travers le monde pour The Report : Gabon 2015, dont la plupart en Europe, suivie par les Amériques et l’Asie. De plus, la majorité de ces lecteurs sont dans le secteur privé, ce qui montre donc l’intérêt porté par les investisseurs, les banques, les entreprises et les multinationales pour le Gabon», a-t-il affirmé, relevant que «ceci n’est pas la seule preuve sur laquelle est fondé notre optimisme».
A en croire Robert Tashima, le Gabon s’est quelque peu «réinventé» ces dernières années. En témoignent «de nouveaux bâtiments, de nouvelles infrastructures, et de nouvelles garanties pour les investisseurs». «L’internet est plus rapide, les vols plus fréquents, les routes plus fluides», a-t-il argumenté. Notant toutefois que tout n’est pas parfait, il a tenu à rappeler qu’en 2009, l’économie a dû faire face à une récession. «La chute du prix des commodités et l’incertitude qui avait précédé les élections présidentielles en 2009 ont démontré la faiblesse de l’économie gabonaise. La contraction du PIB était principalement due à la baisse des revenus du secteur pétrolier, qui contribuait à l’époque plus de 50% du PIB. Le taux de croissance hors hydrocarbures était minimal», a-t-il indiqué. Six ans plus tard, il estime que «les perspectives sont plus positives, même si des fragilités – comme la dépendance sur les hydrocarbures – sont toujours visibles». Pour lui, «même face à un contexte mondial toujours en difficulté, les perspectives économiques du Gabon pour les années à venir suivent une trajectoire ascendante», se référant notamment au taux de croissance estimé à plus de 4% cette année. «(Il y a) certes un ralentissement du fait de la chute des prix du baril, mais il devrait rebondir à plus de 5% l’année prochaine», a-t-il commenté.
Attractivité
Selon le directeur éditorial Afrique d’Oxford business group, le classement du Gabon sur l’indice Doing Business est toujours très compétitif par rapport aux autres pays francophones d’Afrique. En clair, premier dans la zone Cemac, le Gabon est mieux classé que la Cote d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun. «Il est devenu un véritable Gateway (ndlr : portail) pour la sous-région», a-t-il affirmé, évoquant d’autres éléments comme la prospérité relative pour un pays catégorisé revenu-haut-moyen. Avec sa population modeste, le PIB par habitant au Gabon est estimé à plus de quatre fois la moyenne continentale, tandis que son économie est égale à un cinquième du total régional.
Pour autant, Robert Tashima a prévenu qu’une stratégie cohérente s’impose afin de garantir la durabilité économique du pays. «Il est vrai que personne ne connait mieux que vous votre propre pays mais notre expérience dans d’autres pays émergents en tant qu’observateur externe nous donne une perspective sur les réussites et les échecs d’autres économies comparables», a-t-il dit. «Le sous-développement social est peut-être l’un des défis les plus pertinents. Le budget est toujours fragile, et la chute des prix du pétrole a obligé le gouvernement à revoir ses dépenses prioritaires. Le déficit en ressources humaines et la taille réduite du marché gabonais entravent l’industrialisation du pays», a-t-il dit, émettant le vœu de voir les récentes réformes permettre au pays d’éviter de perdre son avantage concurrentiel, tout en s’orientant vers une croissance économique inclusive. A cet effet, il s’est prononcé pour la libéralisation de l’environnement commercial ou encore la réduction de la bureaucratie, avec la mise en lumière d’un certain nombre de mesures pro-business telles que l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI), la création du Haut conseil pour l’investissement, etc. Dans la foulée, il a parlé de la montée en valeur dans la chaine de production, de la mise en place de nouvelles règlementations sur les exportations des grumes, du futur complexe pétrochimique, du programme Graine, des routes, etc. «Cela ne veut pas dire que le pays ne fait pas face à des problèmes. Il reste certains défis à relever, bien sûr comme dans chaque pays du monde», a-t-il feint de nuancer, insistant sur le fait que le Gabon a maintenu une certaine attractivité. «L’augmentation de l’investissement étranger reste un élément clé dans la prospérité économique future du Gabon, non seulement pour le capital qu’il apporte, mais aussi pour l’employabilité des jeunes et le savoir-faire qui est apporté», a-t-il analysé, avant de conclure : «La promotion et l’information font une partie important de ce processus et nous espérons que The Report : Gabon, en tant que rapport complet, authentique et précise de l’économie nationale jouera son propre rôle dans la transmission du potentiel du Gabon à l’audience mondial». Le renard de La Fontaine n’aurait pas fait moins…