Le directeur éditorial Afrique du magazine Oxford Business Group (OBG), Robert Tashima affirmé ce 22 juin 2015 à Libreville que l’économie gabonaise offre « des perspectives optimistes », malgré la conjoncture mondiale incertaine et la baisse du prix du baril de pétrole, à l’occasion de la célébration du 5e anniversaire du groupe.
Oxford Business Group publie chaque année depuis 5 ans « The report » qui décrypte l’actualité économique des pays du globe. Le groupe a fêté son 5e anniversaire le 22 juin à Libreville, en présence d’un parterre d’hommes d’affaires et de certains membres du gouvernement dont le ministre gabonais de l’économie Régis Immongault. Le directeur éditorial Afrique du magazine a profité de l’occasion pour présenter les perspectives économiques du Gabon dans un contexte mondial incertain, contenues dans The report : Gabon 2015.
Des perspectives économiques croissantes
« Même face à un contexte mondial toujours en difficulté, les perspectives économiques du Gabon pour les années à venir suivent une trajectoire ascendante. Le taux de croissance est estimé à plus de 4% cette année. Il devrait rebondir à plus de 5% l’année prochaine. En plus, le classement du Gabon sur l’indice Doing Business est toujours très compétitif par rapport aux autres pays francophones d’Afrique comme la Cote d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun et le premier dans la zone CEMAC. Le Gabon est devenu un véritable gateway pour la sous-région », a déclaré Robert Tashima. Il soutient que la plupart des indicateurs économiques révèlent encore une prospérité relative appropriée pour un pays catégorisé revenu-haut-moyen. Avec une population modeste, le PIB par habitant au Gabon est estimé à plus de quatre fois la moyenne continentale et l’ économie gabonaise est égale à un cinquième du total régional et sa croissance quatre fois plus rapide que celle de la France.
Les racines de la croissance économique
Comme l’arbre Okoumé, les racines de la croissance de l’économie gabonaise sont nombreuses et profondes. « Tout d’abord, la libéralisation de l’environnement commercial par exemple a soutenu l’expansion du secteur privé. Un intérêt particulier a été porté à la réduction de la bureaucratie, avec la mise en lumière d’un certain nombre de mesures pro-business, tel que l’établissement de l’agence nationale de la promotion des investissements (ANPI), la création du haut conseil pour l’investissement et le lancement du pacte national d’ajustement pour la compétitivité », explique le directeur éditorial Afrique du groupe. Une autre composante majeure de la croissance implique une montée en valeur dans la chaine de production. Bien que la richesse naturelle ait longtemps alimenté la croissance du pays, le gouvernement cherche depuis quelques années à développer la transformation locale. Des investissements dans les secteurs en aval offrent des opportunités non seulement en termes de revenus mais aussi en termes d’emplois.
La mise en place de la nouvelle règlementation sur les exportations des grumes a permis au pays de faire un bond en avant considérable dans la transformation du bois, tandis que dans le secteur du gaz, une série de nouveaux projets, tel que le futur complexe pétrochimique avec la société marocaine OCP visent à tirer profit des vastes réserves de matière première. Dans le secteur minier, des nouvelles installations ont été inaugurées à Moanda pour la transformation locale du manganèse et ont été soutenues par des investissements dans les infrastructures du transport. Avec le Programme Graine, l’agriculture commence à offrir une meilleure mutualisation des moyens par le développement de coopératives. Ce programme va bientôt offrir plus de 10 000 emplois directs. De nombreuses opportunités existent également dans le domaine de l’économie numérique avec le commerce en ligne, la maintenance des équipements et la télé-éducation entre autres. La zone spéciale de Nkok a démarré également avec ses activités industrielles, avec de belles perspectives d’emplois pour les jeunes.
Les défis de l’économie gabonaise
Malgré des perspectives économiques reluisantes, le Gabon reste confronté à de nombreux défis, selon Robert Tashima, qui décryptait The report : Gabon 2015 ( rapport complet de l’économie gabonaise 2015 rédigé par Oxford Business Group) . Le budget de l’Etat est toujours fragile et la chute des prix du pétrole a obligé le gouvernement à revoir ses dépenses prioritaires. Le déficit en ressources humaines et la taille réduite du marché gabonais entravent l’industrialisation du pays. Le Gabon fait face aussi au sous-développement social.
L’augmentation de l’investissement étranger reste un élément clé dans la prospérité économique future du Gabon, non seulement pour le capital qu’il apporte, mais aussi pour l’employabilité des jeunes et le savoir-faire qui est apporté, selon le directeur éditorial Afrique d’OBG.
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