Dans une interview au quotidien L’Union, vendredi dernier, le leader de l’Alliance pour le nouveau Gabon (ANG), qui vient d’effectuer une tournée quelque peu mouvementée à Bifoun et à Ndjolé, a rappelé que, le 22 janvier dernier, il avait indiqué les conditions à remplir pour que les élections soient transparentes, et avait déjà appelé à des modifications constitutionnelles.
Il a signé, en juin 2014, le Pacte social proposé par le président de la République. Il faisait partie des personnalités désignées, en décembre 2014, par le chef de l’Etat à la Commission nationale du Pacte social dont il était l’un des vice-présidents. Il a fait partie de la délégation officielle ayant accompagné Ali Bongo à un sommet de la Cemac à Malabo, mais Séraphin Akuré Davain affirme que son parti «se situe [toujours] dans l’opposition», précisant que «répondre à une invitation du président de la République ne signifie pas que l’on est dans la majorité présidentielle». Le leader de l’ANG ajoute que sa présence «aux côtés du président de la République faisait suite à l’invitation faite aux partis politiques dans le cadre des échanges sur la conduite des affaires du pays, notamment lors des Commissions de la Cemac et de la biométrie».
Rappelant les termes de sa conférence de presse du 22 janvier 2015, le leader de l’ANG estime que le Gabon devrait aller à des modifications constitutionnelles, «notamment avec le retour d’une élection présidentielle à deux tours et une limitation des mandats présidentiels». Séraphin Akuré Davain se réjouit que «ces mêmes sujets soient repris, non seulement par la société civile, mais aussi par les autres partis de l’opposition». Il a, dans la foulée, rappelé que son parti était pour une alternance démocratique, c’est-à-dire «par les urnes» et qu’il avait jugé judicieux de présenter un candidat unique de l’opposition.
A ce sujet, a-t-il affirmé, «M. Jean Ping est quelqu’un qui est connu dans le pays, qui a des qualités reconnues par tous et qui est, à mon sens, capable d’être un bon candidat». Et d’ajouter : «nous avons également pensé qu’il était important dans le domaine d’une désignation démocratique de tenir compte d’autres candidatures éventuelles, et que des primaires soient organisées, ou alors parvenir à un consensus au niveau des différents prétendants ; si c’est M. Ping qui retient l’assentiment de tout le monde à moment-là, il sera alors question que tout le monde soutienne cette candidature», précisant que Jean Ping ne s’étant pas encore exprimé, et en attendant que d’autres candidats s’expriment, l’Alliance pour le Nouveau Gabon dira, le moment opportun, sur qui se porte son choix.
A la différence des partis dits de l’opposition modérée, comme le Parti socialiste gabonais (PSG) d’Augustin Moussavou King, le Cercle Oméga de Marcel Robert Tchoréré, «en état de mort clinique», ou le Parti pour la démocratie sociale et solidaire (PDS) de Séraphin Ndaot Rembogo, l’ANG du Dr. Akuré Davain, qui a des élus dans la commune de Lambaréné, est «présent sur le terrain». Il effectue actuellement une tournée qui le mène dans le Moyen-Ogooué et l’Ogooué-Ivindo, une croisière durant laquelle, il reprend son crédo qui est de faire du Gabon un pays réellement démocratique par une modification de la Loi fondamentale pour la rendre plus démocratique, car il n’y a pas, selon lui, de démocratie sans alternance. Après avoir donc donné l’impression de flirter avec la majorité présidentielle, l’ANG tente de reprendre sa place, toute sa place, dans les rangs des forces de l’alternance.
