Rebondissement dans l’affaire de l’acte de naissance d’Ali Bongo, porté disparu depuis sa naissance querellée de Brazzaville en 1959, sous protectorat Français. Alors que la polémique sur ses origines enfle depuis septembre 2014, c’est à la faveur d’une requête citoyenne de "vérité" pour retrouver le précieux document dans les fichiers d’Etat civil de l’Afrique Equatoriale Française basés à Nantes, que celui-ci vient de réapparaître. Fin de la polémique ? Rien n’est moins sûr !
Depuis déjà deux semaines, la diaspora gabonaise de France s’était mobilisée pour obtenir la preuve de la naissance d’Ali Bongo sur les fichiers de l’ancienne administration coloniale. L’administration Française a donc confirmé l’existence de cet acte de naissance dans ses fichiers centraux hier aux Gabonais venus de plusieurs villes dont l’opposant Daniel Mengara, venu exprès des Etats-Unis.
Sauf que le président Gabonais n’a jamais utilisé cet acte dans l’ensemble de ses démarches administratives et politques au Gabon. Lui qui a été longtemps député de Bongoville, s’est toujours présenté avec un acte de naissance différent. Le plus accablant est celui qu’il a glissé dans son dossier de candidature à l’élection présidentielle d’Août 2009, établi à la mairie du 3e arrondissement, en parfaite violation des procédures en la matière en république Gabonaise.
Cet acte français dont personne n’a jamais fait usage, même le principal intéressé Ali Bongo, laisse ainsi planer l’ombre d’une main "blanche" de la Françafrique pour sortir le camarade Bongo du guêpier dans lequel il est fourré depuis 2009. D’autant que des courriers existent provenant de cette même administration sur l’inexistence du dudit document en novembre et en février derniers.
Pour certains observateurs, il s’agira là des fruits du marchandage politique que tance depuis plusieurs semaines l’administration Bongo en France. D’abord par le Mouvement gabonais pour Ali Bongo (Mogabo), qui a dégainé la présidente du sénat Gabonais, Lucie Milebou-Aubusson, mais aussi la présence du n°1 Gabonais, en personne,depuis le 13 juin à Paris, multipliant les rencontres avec le Premier ministre Français, Manuel Valls et celui des affaires étrangères. Il se chuchote que des promesses d’achats de produits industriels français par l’administration Bongo seraient à l’origine de cette découverte de l’acte de naissance du président Gabonais.
Reste que le président Gabonais même sauvé du déshonneur publique qu’aurait constitué une réponse négative des autorités françaises, n’est pas moins coupable de faux usage de faux au regard des lois Gabonaises. D’où la demande de l’opposition Gabonaise de convoquer la Haute cour de justice afin de statuer sur cette sombre affaire. Demande rejetée par la Premier ministre Daniel Ona Ondo en son temps.
Ironie du sort ou hasard de calendrier, le porte-parole de la présidence de la République, Alain Claude Billy-Bi-Nzé, a au cours d’une conférence de presse tenue hier à Libreville, salué "l’excellence des relations entre la France et le Gabon". Comme pour signifier que les tractations politiques engagées par Ali Bongo avec la France avaient porté leurs fruits.