LIBREVILLE -- Le Dr Josaphat IBA-BA, interne au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) a, jeudi dernier à Libreville, présenté au public son ouvrage sur le lupus intitulé ‘’le lupus depuis le cas de frouchet’’, a constaté l’AGP.
Le livre de Josaphat IBA-BA est une vulgarisation de la pathologie appelée ‘’lupus’’, longtemps considérée comme rare, mais aussi et dans le même temps une sensibilisation des populations.
Edité aux éditions Ntsame, l’ouvrage s’étend sur 133 pages. Il renferme les données historiques, cliniques, para-cliniques et thérapeutiques sur la maladie.
L’ouvrage présente également l’association ‘’Lupus Gabon’’ qui vise à aider chaque malade à mieux appréhender cette affection, grâce aux informations sur ses traitements actuels, en vue de la supporter au quotidien.
"Le lupus érythémateux est une maladie auto-immune rhumatismale. Cette pathologie apparait lorsque le corps produit des anticorps qui, au lieu de protéger ce dernier des infections, endommagent les organes sains de celui-ci. Il évolue en phases irrégulières et est très individuel", a affirmé le Dr IBA-BA, avant d’en indiquer par ailleurs l’origine.
Selon lui, le lupus vient d’un dérivé du grec, qui veut dire « visage de loup ». Les patients atteints de cette affection ont un visage qui donne à peu près un aspect de loup, avec des lésions particulières au niveau du visage. Frouchet, souligne t-il, est le premier médecin expatrié qui a fait le diagnostic de cette affection.
"C’est une maladie qui a une susceptibilité génétique dans la population noire. Finalement, le caractère de rareté que l’on donnait à la maladie s’estompe un peu, parce que finalement, on en découvre de plus en plus", indique le médecin interniste, qui estime à 150 cas le nombre de patients diagnostiqués au Gabon, dans les hôpitaux de référence, notamment l’hôpital d’Instruction des Armées Omar Bongo Ondimba et le Centre hospitalier universitaire de Libreville.
Au cours de la sensibilisation sur cette pathologie, par le biais de la présentation de son ouvrage, le docteur IBA-BA, a rassuré que le lupus n’est pas une maladie héréditaire, encore moins contagieuse ou mystique.
On distingue deux formes de lupus : le lupus discoïde (lupus de la peau) et le lupus érythémateux, qui atteint les organes internes du corps.
Les symptômes fréquents de cette pathologie sont les malaises générales, la fièvre, la sensibilité à la lumière, les défaillances d’organes internes, par exemple, les reins, les vaisseaux, le cerveau, les poumons, le cœur ou la rate.
90% des personnes touchées par cette pathologie sont des femmes. Lors de la rencontre, le docteur IBA-BA s’est réjoui de la présence de ses paires et des patients atteints de cette maladie qui, grâce à la présentation de cet ouvrage de sensibilisation, trouveront les réponses qui ont souvent taraudé leurs esprits.
On rappelle que le lupus était encore mortel dans les années 1950. La survie atteint actuellement plusieurs décennies dans la majeure partie des cas (taux de survie à 10 ans est d’environ 93 %). Les formes cutanéo-articulaires sont a priori bénignes tandis que les formes avec atteintes neurologiques ou viscérales sont plutôt des formes graves. De plus, un lupus à début pédiatrique, chez un sujet à peau noire ou de sexe masculin est plus sévère.
Les causes de décès sont essentiellement infectieuses et lupiques dans un premier temps, cardiaques et cérébrales pour les lupus plus âgés.
Les causes de la maladie restent inconnues. Cependant, certains facteurs favorisants exogènes et endogènes ont été identifiés, entre autres, l’exposition au soleil, certains médicaments (procaïnamide, quinidine, hydralazine), ainsi que la terbinafine, les anti-épileptiques.
La présence d’une mutation sur un certain nombre de gènes semble contribuer à l’apparition de la maladie.