Depuis quelques jours, les mouvements d’humeur frappent à nouveau les secteurs de l’Education et de la Santé, alors que le Collectif des militaires retraités fait de nouveau parler de lui. Le Premier ministre reste silencieux, voire inactif.
Dominique Nkwéré, porte-parole de la Coordination des personnels militaires retraités, dénonce le mutisme du gouvernement après les diverses correspondances adressées par son collectif au ministre du Budget et à son collègue de la Défense «pour le paiement des services rendus». Les membres de ce collectif ont observé un sit-in mardi (16/6) sous les fenêtres du ministre du Budget, et ils envisagent de revenir la semaine prochaine si aucune solution n’est trouvée à leur revendication. Les «services rendus» sont une indemnité payée aux fonctionnaires militaires et civils lorsqu’ils sont mis à la retraite. Cette indemnité a-t-elle été supprimée ? Depuis quand ?
Dans le secteur de l’Education, Louis-Marie Hassan Mombo, porte-parole de la Coordination nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), affirme que «tant que la Prime d’incitation à la Profession enseignante (Pife), la Prime d’incitation à la performance (PIP) ne seront pas payés, et que les bons de caisse relatifs aux salaires de mars, avril et mai n’auront pas été remis aux ayant-droit, le sit-in [qu’ils observent] au ministère de l’Education nationale ne prendra pas fin».
Toujours dans ce secteur, les professeurs de sport ont arrêté, mercredi (17/6) dernier, les épreuves sportives du Baccalauréat 2015 «pour obliger l’Etat à nous payer», disent-ils, ajoutant : «Il faut que la tutelle comprenne qu’elle doit satisfaire nos revendications légitimes». Sur le front social, la situation tend donc à se dégrader, avec ces épreuves (sportives) du Bac à l’arrêt, des sit-in au ministère du Budget pour les militaires retraités, et des sit-in au ministère de l’Education nationale.
Sur ce front social en ébullition, l’opinion se demande pourquoi le chef du gouvernement ne monte pas au créneau pour ramener un peu de sérénité. Dans un tel contexte, le mutisme du Premier ministre peut paraître incompréhensible, d’autant plus qu’il est habilité à «donner des instructions aux ministères financiers pour que la crise sociale cesse ou s’atténue, en tout cas pour que la situation se débloque», selon les mots d’un responsable de service au ministère de l’Education nationale. «Il doit cesser d’être spectateur, il doit monter au front comme il avait commencé à le faire au début», suggère un enseignant qui «en attend beaucoup». «Mais le Premier ministre va-t-il sortir de son mutisme s’il n’est sollicité ni par les grévistes, ni par les membres du gouvernement», s’interroge l’un de ses conseillers.
La situation sociale tend en tout cas à se crisper, au moment où la fin de l’année scolaire approche avec sa cohorte d’examens, et au moment où l’équipe gouvernementale a du mal à payer la PIP aux deux tiers des administrations. Pour leur part, les enseignants du secondaire attendent depuis fin-Mai le paiement intégral de la Pife.