De nombreux projets industriels s’ancrent dans le réel, et la mise en service du Complexe métallurgique de Moanda (Comilog-CMM), vendredi dernier, par le chef de l’Etat, en présence du partenaire de l’Etat gabonais dans ce projet, Eramet, fait dire au ministre des Mines, de l’Industrie et du Tourisme que la Stratégie nationale d’industrialisation, bras séculier du Gabon Industriel, commence à produire des fruits. Le Complexe métallurgique de Moanda qui va créer quelques centaines d’emploi va se charger de la transformation du manganèse en sillico-manganèse destiné notamment à la fabrication des batteries automobiles. L’idée de transformer les matières premières gabonaises entre dans le cadre d’une stratégie décidée par Ali Bongo qui veut qu’au-delà de 2020, plus aucune matière première extraite du sous-sol gabonais ne soit exportée sans avoir été transformée sur le plan local.
Et il n’y a pas que le Complexe métallurgique, il y a aussi, dans ce Gabon Industriel qui se matérialise progressivement, la formation des spécialistes du secteur dont l’Ecole des mines et de la métallurgique de Moanda – ouverture annoncée pour octobre prochain – sera le fer de lance pour la formation des chimistes, des ingénieurs des mines, des métallurgistes,… En plus de cette école, il y a l’Institut du pétrole et du gaz (IPG) déjà fonctionnelle à Port-Gentil, et qui forme les ingénieurs et les techniciens de l’or noir, ainsi que la Cité verte de formation aux métiers du bois, dont la construction à Booué (dans l’Ogooué-Ivindo) est presqu’achevée.
Aux côtés de ce vaste chantier de la formation, Christophe Akagha Mba a ajouté que les aspects environnementaux sont pris en compte dans cette politique industrielle et minière. «Le nouveau Code minier comporte en effet une réglementation stricte, contraignante et exigeante vis-à-vis des grandes industries qui doivent maîtriser les aspects liés à la pollution». Concernant le transport des minerais, le ministre des Mines a ajouté que «Comilog-Eramet va très prochainement lancer des travaux de modernisation de la voie ferrée pour le transport du manganèse dans des conditions optimales», parce que tout se passe dans le cadre d’un partenariat public-privé.
Pour Christophe Akagha Mba, «avec le PSGE, et son pilier Gabon industriel, l’industrialisation de notre pays est en marche». Il reste tout de même quelques points noirs dans cet ensemble : la ZERP de Nkok et la ZERP de l’Ile Mandji peuvent en effet être considérées comme des semi-échecs, en dépit de l’optimisme affiché hier sur nos pages web par le chef de l’Autorité administrative de la zone franche de Nkok, Armel Mensah, car sur les soixante-seize entreprises ayant fait des réservations sur ce site, seules huit se sont installées, et quatre ont effectivement démarré leurs activités. Mais cela ne saurait entamer le bel optimisme de l’ancien directeur général de la SGEPP.