L’élection présidentielle 2016 est déjà dans toutes les têtes au Gabon. Du côté de l’opposition, l’Union nationale tente de se mettre en ordre de bataille, sans relâcher la pression sur le pouvoir. Interview de son vice-président, Jean Eyeghe Ndong.
Le scrutin présidentiel n’est prévu que mi-2016 au Gabon. Mais le bras-de-fer entre le pouvoir et l’opposition est d’ores et déjà bien entamé. À l’occasion d’un forum citoyen organisé les 6 et 7 juin, Zacharie Myboto, le président de l’Union nationale, a haussé le ton.
Plaidant pour la modification du dispositif législatif et constitutionnel, il a laissé planer le doute sur un possible boycott en cas de refus de dialogue de la part du pouvoir en place. Les chantiers sont pourtant encore nombreux, en particulier après la mort d’André Mba Obame, au sein de l’opposition, qui peine encore à se mettre en ordre de marche.
Interview avec l’ancien Premier ministre et actuel vice-président de l’Union nationale, Jean Eyeghe Ndong.
Jeune Afrique : L’Union nationale s’est réunie ce week-end en forum. Quels sont les principaux chantiers du moment, deux mois après la mort d’André Mba Obame ?
Jean Eyeghe Ndong : Le premier, c’est avant tout l’organisation du prochain Congrès. Pour le moment, le bureau national est encore provisoire donc il faut préparer son renouvellement. Mais le forum avait également pour objectif principal de remobiliser les militants après la mort du président André Mba Obame. Bien sûr, il y a eu également beaucoup de débats sur les élections de 2016 et sur le choix du candidat pour la présidentielle.
La situation administrative du chef de l’État pose évidemment problème.
Le président de l’UN, Zacharie Myboto, a d’ores et déjà émis un doute sur la participation de l’opposition au scrutin de 2016. Pourquoi ?
Il est évident que l’UN ne peut pas accepter d’aller aux élections naïvement dans les conditions actuelles. D’une part, nous devons réformer les institutions et les administrations relatives à leur organisation. D’autre part, la situation administrative du chef de l’État pose évidemment problème. Ces deux aspects subordonnent notre participation à l’élection présidentielle.
Quelles sont les points précis que vous souhaitez modifier dans le système électoral actuel ?
Il faut revoir certaines dispositions constitutionnelles, notamment le mode de scrutin, qui est actuellement à un tour, et le nombre illimité de mandats. La commission électorale doit également être réformée, en particulier le mode de désignation de son président et de son vice-président. Enfin, le système de biométrie doit être complété et viabilisé.
Vous demandez donc l’instauration d’un scrutin présidentiel à deux tours ?