Djedda – Le Président de la République a effectué ce mardi sa première visite officielle dans le Royaume d’Arabie saoudite, en réponse à l’invitation de S.M. le Roi Salman ben Abdelaziz Âl Saoud. Au cours de ce déplacement à forte tonalité économique, Ali Bongo Ondimba s’est entretenu avec le Serviteur des deux Lieux Saints, ainsi qu’avec S.A.R. le Prince héritier Mohammed ben Nayef ben Abdelaziz Âl Saoud, ministre de l’Intérieur. La signature d’un mémorandum d’entente vient confirmer la volonté d’intensifier les échanges bilatéraux.
Entre le Gabon et l’Arabie saoudite, le sceau de l’amitié et de l’entente diplomatique est gravé depuis plus de quatre décennies. Trente-trois mois après son déplacement à Djedda pour un sommet extraordinaire de l’Organisation de la conférence islamique, le Chef de l’État a donc répondu à l’invitation du Gardien des deux Saintes Mosquées (‘Khâdim al-Haramayn’), et conduit sa première visite officielle dans le royaume wahhabite.
Membre de l’OCI – une organisation basée à Djedda-, le Gabon poursuit depuis 1974 un dialogue politique et stratégique avec le géant du Moyen-Orient. À l’occasion de cette visite, le Président Ali Bongo Ondimba a souhaité amplifier la dynamique bilatérale en rencontrant le nouveau souverain, cinquième fils de la dynastie Âl Saoud à monter sur le trône. Par-delà la géographie et les différences culturelles, les deux pays partagent - par la volonté de leurs dirigeants - l’ambition d’accroître la diversification de leurs économies pour une croissance inclusive répondant aux attentes de leurs jeunesses. À l’heure où tonne le canon au Yémen voisin, le Royaume d’Arabie saoudite, que l’on sait très engagé sur le terrain, est sensible aux marques de soutien des pays amis : celles du Gabon, exprimé par le Chef de l’État, comme celles du Maroc, affirmées début mai à Riyad par S.M. Mohammed VI, qui hier encore était l’hôte librevillois d’Ali Bongo Ondimba.
Aux volets politique et sécuritaire s’ajoutent, avec ce déplacement, les projets de partenariats économiques. Lors du Forum des fonds souverains des pays-membres de la Banque islamique de développement, le Fonds gabonais d’investissements stratégiques – « ce levier économique à l’autodétermination par l’excellence et l’innovation », selon les termes du Président de la République - et la BID viennent de signer un mémorandum d’entente : Serge Mickoto, l’administrateur directeur général du FGIS, et Dr. Ahmad Mohamed Ali, le président de la BID, souhaitent poursuivre les échanges de travail afin de renforcer la coopération entre les deux institutions, ceci dans l’objectif d’identifier des projets pour des opérations de co-investissement.
Pour Serge Mickoto, « ce Forum va permettre de renforcer les relations avec la Banque islamique de développement pour mieux soutenir le développement d’une croissance inclusive au Gabon ». Un rapprochement nécessaire avec une puissance qui représente la 1ère économie du Moyen-Orient et la 18ème mondiale avec un PIB 2014 de 752 Md USD, détentrice de 16% des réserves mondiales de pétrole (2ème rang mondial). Il y a un mois, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques Désiré Guédon recevait une délégation d’hommes d’affaires saoudiens intéressés par le secteur de l’énergie électrique et des ressources hydrauliques, pour lequel les besoins de financement sont évalués à 1 800 milliards de francs CFA à l’horizon 2020.
À Djedda, en marge de la visite présidentielle, on relève également la signature d’un mémorandum d’entente entre les ministères gabonais et saoudien des Affaires étrangères. Considérant leur volonté de renforcer les relations d’amitié qui existent entre leurs gouvernements respectifs et entre leurs peuples, « les Parties entendent élargir leurs relations bilatérales, de coopération et d’entente commune » par la tenue de consultations régulières – au Gabon et en Arabie saoudite – « destinées à échanger leurs points de vue sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun ».