Annoncé par le chef de l’Etat lors de son discours du 31 décembre dernier, le nouveau système des rémunérations en République Gabonaise entrera en vigueur le 25 juillet prochain. Il devrait comporter des augmentations de salaires de l’ordre de 22% à 33% en lieu et place des 18% initialement accordés.
Selon des experts du ministère de la Fonction Publique et du ministère du Budget et des Comptes publics, «tout est actuellement mis en œuvre pour que cette opération se déroule effectivement à cette date» (25 juillet 2015). Déjà, depuis le lundi 8 juin dernier, la Solde a lancé – plus tôt que les mois précédents – les opérations relatives à la rémunération des fonctionnaires pour le mois de juin courant, «parce que nous souhaitons lancer avec plus de sérénité les opérations liées aux salaires de juillet», affirme un chargé d’études de la direction de la Solde.
Au niveau du ministère de la Fonction publique, un membre du cabinet du ministre souligne : «nous savons que cette date du 25 juillet est comme une date magique pour les agents publics, et nous sommes conscients que nous ne devons pas rater cette échéance». Selon certaines indiscrétions, les augmentations de salaires dues à ce nouveau système oscillent entre 22% et 33% ; les fonctionnaires des catégories inférieures devraient obtenir des hausses de salaires plus importantes.
La Fonction publique compte environ 82.000 agents, et la masse salariale annuelle s’élève, pour le moment, à près de 750 milliards de francs CFA et, selon les résultats du dernier recensement des fonctionnaires, les hommes politiques (membres du gouvernement, membre des institutions constitutionnelles) et leurs plus proches collaborateurs (cabinets du président de la République et des membres du gouvernement) perçoivent près de 60% de la masse salariale.
Lors des négociations salariales pouvoir/syndicats en décembre dernier, les responsables syndicaux avaient exprimé des besoins que le gouvernement avait jugé excessifs, notamment un SMIG à 300.000 francs CFA et une hausse significative du point d’indice. Les experts du gouvernement disent que «les tensions de trésorerie actuelles n’ont pas permis d’aller jusqu’à de telles proportions, mais le nouveau système des rémunérations qui sera mis en place dans six semaines tient quand même un peu compte des exigences syndicales».
«Si cette réforme relative à la mise en place du nouveau système de rémunérations (qui devrait comporter plusieurs grilles, et non une seule) devait réussir, ce serait un bon point pour le président de la République et pour le Premier ministre Daniel Ona Ondo, parce que les fonctionnaires ont vu depuis quelques années leur pouvoir d’achat baisser considérablement. Cela pourrait constituer un retour d’estime pour les gouvernants et amènerait vraisemblablement les syndicats à mettre encore un peu plus d’eau dans leur vin», estime un professeur de Sociologie de l’Université Omar-Bongo.