Dans le cadre du 15e colloque mondial des régulateurs, les spécialistes des politiques des Tic, venus du public et du privé, discutent depuis le 9 juin dernier des meilleures stratégies pour promouvoir l’inclusion numérique et exploiter l’énorme potentiel de croissance des économies émergentes et des marchés des pays en développement.
Durant trois jours et dans le cadre du 15e colloque mondial des régulateurs (GSR), organisé par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et l’Union internationale de télécommunication (UIT), les 160 décideurs venant d’organismes de régulation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et d’entreprises du secteur des hautes technologies échangeront sur le thème «Attention à la fracture numérique ! Mesures d’incitation réglementaires visant à concrétiser le potentiel du numérique». Les principaux sujets abordés pendant ces 72 heures sont, entre autres, les paiements sur mobile, les modèles de partage de réseaux, la fiscalité et l’économie numérique, le tout-internet, la règlementation et l’adoption de la large bande et la façon dont la réglementation peut contribuer à l’accessibilité pour tous.
La rencontre d’Akanda se présente comme une occasion pour les spécialistes des politiques et experts des Tic de s’accorder sur la vulgarisation des facilités d’accès au numérique dans les pays en développement qui éprouvent des difficultés face à la convergence des infrastructures, des services et des fournisseurs. «Tous les pays ont besoin son seulement d’une infrastructure des TIC solide mais aussi de cadres juridiques et réglementaires adaptés susceptibles d’encourager l’investissement et l’innovation», a admis le directeur général d’Airtel Afrique.
Si l’UIT peut se permettre de saluer, l’essor sans précédent enregistré au cours des 15 dernières années dans l’écosystème des Tic, notamment avec l’accroissement à 2,3 milliards d’internautes dans le monde dont 2 milliards proviennent des pays en développement, la multiplication par sept du taux d’utilisation d’internet entre 2005-2015, passant de 6,7 à 43% de la population mondiale et la progression de la proportion des ménages ayant accès à internet à domicile, allant de 18% en 2005 à 46% en 2015, il reste que pour le ministre gabonais de la Justice, le pari devant permettre d’atteindre les objectifs de développement socio-économiques est loin d’être gagné. Ouvrant les travaux, Séraphin Moundounga a affirmé : «Le niveau de pénétration de large bande fixe reste encore très faible dans le continent. Sur 4,3 milliards de personnes dans le monde qui n’utilisent pas encore internet, 90% vivent dans les pays en développement. S’agissant de l’accès aux larges bandes de Tic la situation est encore plus défavorable pour l’Afrique qui ne compte que -0,5% d’abonnés. De plus, selon les statistiques 2014, l’IUT, l’indice moyen de développement des Tic en Afrique reste nettement inférieur à celui de toutes les autres régions du monde. Plus préoccupant, c’est en Afrique que les services et produits de communication sont les plus chers par rapport aux revenus des populations».
Au regard de ces obstacles, la GSR-15 entend déboucher sur l’élaboration d’une série de lignes directrices relatives aux bonnes pratiques réglementaires. Les résultats de la réunion seront intégrés dans le rapport annuel de l’UIT, «tendances des réformes dans les télécommunications».