A l’occasion de la troisième visite d’Etat du Roi du Maroc, Mohammed VI au Gabon et après la signature de nombreux accords bilatéraux, quelles sont pour la partie gabonaise les avancées du partenariat économique, social, technologique, culturel noué avec le Maroc? Etat des lieux.
En plus de quarante ans de relations diplomatiques entre le Maroc et le Gabon, les partenariats bilatéraux entre les deux pays ne cessent de se multiplier.
Ces accords concernent essentiellement les domaines économiques et sociaux. En mars 2013, le roi du Maroc avait déjà effectué une visite d’Etat au Gabon au cours de laquelle de nombreux accords de coopération avaient été noués. En 2014, à l’occasion d’un forum économique rassemblant hommes d’affaires gabonais et marocains, 29 autres accords et conventions essentiellement orientées dans les domaines de l’agriculture, l’alimentation, le tourisme, les mines, les télécommunications, l’éducation et le transport. Plus d’un an après leur signature, où en est l’évolution de ces projets ?
En 2015, un an après la tenue à Libreville du forum économique entre la partie marocaine et gabonaise, les relations de partenariat économique dans le domaine agricole se sont matérialisées par la signature d’une convention de partenariat entre l’Etat gabonais et le marocain Medz, pour la création d’agropoles devant intégrer la construction des pôles de compétitivité et d’excellence agricole avec une répercussion sur la lutte contre le chômage.
Dans le domaine de la santé et du développement humain, ces mêmes accords se sont soldés par des partages d’expériences comprenant des formations des cadres gabonais spécialistes en médecine et d’échanges d’expertises en matière de développement humain. Ces deux résultats avaient pour objectifs de permettre aux cadres gabonais de bénéficier dans le cadre des partenariats établis, des formations afin de faire évoluer les pratiques en matière de gestion médicale, prise en charge des malades, transport médicalisé des urgences, etc… et d’appréhender l’expérience marocaine dans le domaine de la lutte contre la précarité.
En ce qui concerne le secteur de la formation professionnelle, des avancées certes minimes ont été répertoriées. En effet, en septembre 2014 juste quelques mois après l’adoption des différents accords, le Gabon par l’intermédiaire de son ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a pu s’imprégner du dispositif marocain de l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) en matière de gestion et de formation. Cette visite avait permis de s’imprégner du système marocain de gestion de formation.
Dans le domaine des télécommunications, l’avancée la plus notable reste, la connexion des abonnés nationaux au réseau de téléphonie mobile 4G (l’unique en Afrique centrale) fournie par l’opérateur Gabon Telecom, filiale du groupe de télécommunications, Maroc Telecom. En plus de ce réseau, les gabonais d’ici quelques mois voire années, pourraient avoir accès à des offres innovantes notamment, l’accès à un service Internet plus performant et l’arrivée de la Box. Toute ces avancés sont le fruit des partenariats précédemment conclus avec le royaume du Maroc.
Il faut le reconnaître, ces avancés sont certes en majorité typiquement sociales et ne sont pas pour la plupart visibles sur le terrain mais tout passe d’abord par la connaissance et la maîtrise et de celles-ci, s’en suit une application pratique. L’expérience marocainepar exemple en matière de santé, pourrait être bénéfique dans le développement des soins au Gabon. Pour cela, le partage d’expérience comme ceux déjà initiés entre les deux parties dans le cadre des partenariats bilatéraux sont de mise. Ce sont d’un certain point de vue, les prémices lorsqu’on veut atteindre un tel objectif.
Malgré cela, les accords liés au transport et logistique, au tourisme, aux infrastructures industrielles, à la coopération scientifique et technique, à l’éducation, aux différents services, à l’immobilier et bien d’autres domaines qui ont fait l’objet de ces accords ne sont pas encore visibles dans la réalité économique et sociale des gabonais.
Vivement que cette énième visite précipite l’effectivité de ces accords.