Ancien président de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) durant près de 3 ans, le Gabon par l’intermédiaire du président de la République, Ali Bongo Ondimba occupe depuis le 25 mai 2015, la tête de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC). Quel bilan dresser de la première présidence et quels sont les enjeux de la présidence en cours ?
C’est hier, lundi 1er juin 2015 au cours d’une conférence de presse animée par le ministre des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze Ngondet au sein des locaux du ministère dont il a la charge que le bilan et les enjeux de la présidence gabonaise au sein des deux institutions sous-régionales ont été présentés à la presse locale et internationale.
En effet, le 24 juillet 2012, à l’issue du 11e sommet ordinaire des chefs d’Etats de la CEMAC tenu à Brazzaville, au Congo, le président de la République, Ali Bongo Ondimba avait été désigné par ses pairs pour assurer la présidence de cette institution. Après trois ans à la tête de la CEMAC, ce mandat étant arrivé à son terme, quel bilan retenir?
Bilan du Gabon à la tête de la CEMAC
D’un point de vue global, le bilan de la présidence gabonaise au sein de la CEMAC est mitigé du fait de nombreux troubles sociaux-politiques et économiques qui depuis 2012, touchent certains Etats membres et fragilisent l’ensemble de la Communauté. Il s’agit entre autres, de la crise politico-sécuritaire en République Centrafricaine (RCA), du climat d’insécurité consécutif à la percée de la secte islamiste nigériane Boko Hama, lequel a eu pour effet, la baisse de l’attractivité de l’espace communautaire vis-à-vis des investissements directs étrangers (IDE) et enfin, la baisse drastique du cours du baril de pétrole qui a perdu en quelques moisprès de 50% de sa valeur.
Autres points particulièrement critiques, la difficulté pour la présidence gabonaise à mettre en œuvre les projets et programmes intégrateurs inscrits dans l’agenda de la CEMAC. « Ces difficultés résultent du fait même des réductions des ressources financières mais aussi de la réorientation des financements disponibles à la lutte contre l’insécurité et le terrorisme » a tenu à préciser Emmanuel Issoze Ngondet.
Malgré ce contexte particulièrement critique, des progrès significatifs ont été enregistrés dans plusieurs domaines. Parmi ces avancées, on note, les aides multiformes apportées à la RCA, l’effort de solidarité envers l’ensemble des pays touchés par des crises diverses, l’appui budgétaire décidé par la CEEAC au bénéfice de la RCA afin de faire fonctionner le gouvernement et réhabiliter l’Etat. L’effectivité de la ratification des textes de la communauté par les Etats membres, le lancement et financement des audits des institutions, organes et institutions spécialisées de la CEMAC pour une amélioration de la bonne gouvernance sont autant d’évolutions.
La mise en place des politiques sectorielles communes notamment dans le secteur de la santé, l’agriculture, l’emploi des jeunes avec le fonds Train my generation, les accords de partenariats économiques (APE), le programme économique et régional et bien d’autres.
« Le bilan de la présidence gabonaise de la CEMAC atteste avec éloquence que dans le domaine de la diplomatie multilatérale, les succès ne dépendent pas forcement de la multiplication des sommets. L’on s’est rendu compte que le contexte particulièrement critique entourant la présidence gabonaise rendait difficile la tenue des conférences des chefs d’Etats. Aussi, la présidence gabonaise s’est-elle plutôt appliquée avec réalisme et pragmatisme à faire progresser l’intégration à travers la mise en œuvre des décisions et projets intégrateurs » a souligné le ministre. Qu’en sera-t-il à la tête de la CEEAC ?
Enjeux du Gabon à la tête de la CEEAC
Elu lors du 16e sommet ordinaire de la CEEAC tenu le 25 mai 2015 à N’Djamena au Tchad, à la suite de son mandat au sein de la CEMAC, le président Ali Bongo Ondimba est depuis cette date, le nouveau président de la CEEAC.
Ses ambitions : réformer les institutions communautaires, asseoir la paix et la sécurité dans toutes la communauté, rendre effectif l’intégration physique et économique, renforcer les Accords de Partenariats Economiques (APE) avec l’Union Européenne et lutter pour la préservation de l’environnement et le développement durable. C’est sur la base de ces quatre enjeux que la présidence gabonaise de la CEEAC mènera ses actions tout au long de son mandat.
« Les enjeux de la présidence gabonaise de la CEEAC sont à la dimension de la vision des pères fondateurs qui s’étaient fixés pour objectif, la réalisation d’un développement harmonieux des Etats garces à la mise en place des marchés commun sous régional, régionale puis continentales mais aussi une monnaie unique, une monnaie commune le tout dans un environnement sécurisé.