C’est l’une des recommandations qui découlent de la table ronde organisée par le Conseil national des Pharmaciens du Gabon le 28 mai dernier à Owendo, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les médicaments illicites. Une table ronde qui avait pour thème : Médicaments illicites et risques pour les populations. L’opportunité était toute trouvée pour le faire le point sur ce phénomène au plan international, et national. Pour les professionnels de la médecine, il est impératif que les autorités compétentes mettent des moyens pour lutter contre ces médicaments contrefaits pour la santé des populations.
Les Pharmaciens du Gabon se sont réunis récemment dans la commune d’Owendo afin de discuter du phénomène des médicaments illicites qui est souvent comparé au trafic de drogue au regard de son ampleur. Plusieurs professionnels de la santé ont pris part aux échanges. Parmi eux, on comptait la présence du Docteur Daniel Nzengu-Makita, Inspecteur Général Adjoint de la Santé, représentant le Ministère de la Santé, et de la Prévoyance Sociale, et le Docteur Hortense Carbillet-Chetou, accompagnée du Docteur Edith Solange Lassy Naigre représentant l’Association des Pharmaciens Africains de France (APAF).
Au programme de cette rencontre, deux communications. La première portait sur l’APAF : un réseau de pharmaciens engagés, une philosophie d’actions solidaires et humanitaires. Principale intervenant, Hortense Carbillet-Chetou, Responsable de la Communication de cette association a fait savoir à l’assistance que cette organisation existait depuis 2006, et que 200 pharmaciens en sont membres depuis lors. Durant 10 ans, l’APAF n’a pas cessé de mener des actions dans le sens de la protection de la profession, mais surtout de la sensibilisation des populations sur les dangers des médicaments contrefaits.
La seconde communication avait pour thème : Médicaments illicites et risques pour les populations. Faite par Olivier Rebienot Pellegrin, président du Syndicat des Pharmaciens du Gabon, elle consistait à relever, le caractère dangereux de ce phénomène. Pour l’exposant, « le phénomène présente un problème de santé publique. Il importe aujourd’hui, de sensibiliser les populations sur les méfaits de ces médicaments contrefaits ». Par ailleurs, après avoir dénoncé le fait que le trafic de médicaments impliquait aussi bien les autorités compétences que les revendeurs, il a tenu à préciser que les produits vendus en pharmacie « sont des médicaments qui viennent des centrales d’achat européennes. Ils sont soumis au contrôle et à la règlementation européenne. Elle est très stricte. On peut donc être sûre à plus de 99% que ces médicaments sont de bonne qualité ».
Il a aussi déploré le fait qu’il n’y ait de laboratoire de contrôle qualité au Gabon, qui pourrait lutter fortement contre le fléau du ‘’médicament de la rue’’. Intervenant à son tour, l’Inspecteur Général Adjoint de la Santé a indiqué qu’il y avait une législation pour lutter contre les faux médicaments, « mais l’application en est une autre. Le Gabon est un pays où il y a beaucoup de texte, mais quelque fois l’application de ces textes, est faite de moins en moins par certains acteurs. Ce qui fait qu’il y a un laisser-aller. D’où ce que l’on voit. Si on a une législation, il faut que les gens se mettent au travail. Mais si on n’a pas de moyens pour se déployer sur le terrain, comment pourrions-nous réussir ? ». En somme, de cette table ronde, on pouvait retenir que pour lutter contre ce phénomène, toutes les parties prenantes doivent prendre leurs responsabilités. L’Etat doit veiller à tous les produits qui rentrent sur le territoire national.
L’APAF a saisi cette occasion pour annoncer la tenue en avril 2016 au Gabon d’un congrès scientifique et humanitaire. Il devrait réunir près de 500 pharmaciens du monde.