LIBREVILLE - Le ministre gabonais des Droits humains, Alexandre Désiré Tapoyo a, dans son allocution à l’occasion de la Journée nationale des Droits de l’Homme célébrée le 30 mai de chaque année, dénoncé, vendredi à Libreville, la complaisance avec laquelle les Droits humains sont violés au Gabon.
"Même si la construction d’une société humaine plus juste et digne nécessite du temps pour la mutation des consciences, Je demeure dans le regret de constater toujours et avec amertume, que nous nous complaisons à entretenir les violations des droits humains au Gabon. Les droits humains sont les droits d’une nation", a déclaré Alexandre Désiré Tapoyo.
Pour lui, certains secteurs excellent dans des formes de violations des Droits de l’Homme au Gabon qu’il fustigeavant de regretter des manifestations n’aient pas été prévues cette année comme à l’accoutumée.
Le domaine de l’enseignement, où le droit à la grève tend à aliéner le droit à l’éducation ; les enfants qui subissent des violences de tout ordre en milieu scolaire comme en milieu familial ; la liberté d’expression tant prônée par la presse, mais régulièrement pervertie par l’absence de discernement et de sagesse ; certains malades mentaux ou prisonniers, rejetés violemment par leurs familles ; le non-respect des serments, comme celui d’Hippocrate, des magistrats ou forces de sécurité ; la corruption dans tous les secteurs d’activités ; les hommes et femmes qui ont choisi de tuer, de supprimer la vie volontairement, et parfois de dégrader et mutiler les dépouilles de leurs victimes.
"Le 30 mai de chaque année, nous célébrons la journée nationale des Droits de l’Homme. C’est un moment privilégié, disons même une opportunité renouvelée, pour chacun de nous, de faire la rétrospective de l’état de ces droits dans notre pays sans complaisance et en toute responsabilité, et d’en dégager les perspectives avec sérénité", a indiqué le ministre, invitant les prédateurs à rectifier le tir.
« Il est encore temps de véritablement œuvrer, à la construction d’un Gabon digne de ses enfants, en invoquant la sagesse divine, en développant notre intelligence, en écoutant les conseils de vie, en ayant la force de surmonter les épreuves, en usant de la science pour le bien de tous, en faisant preuve de piété, mais surtout en ayant la crainte de Dieu », a-t-il dit, en espérant, par ses propos, faire jaillir l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur et la maîtrise de soi car, a-t-il affirmé, pour les responsables d’actes de violences, l’homme est mortel.
Selon Alexandre Tapoyo, l’éducation aux droits de l’Homme est un moyen pour prévenir les atteintes aux Droits de l’Homme afin de construire une société dans laquelle les droits de tous sont respectés, sachant que les populations ont un rôle à jouer.
"Les Droits de l’Homme ne peuvent être réalisés que si les peuples réclament sans relâche leur protection, (…)", a-t-il conclu.
C’est dans le souci de promouvoir les Droits de la personne au Gabon, que l’Etat a décidé d’instituer une journée nationale des Droits de l’Homme, par un décret présidentiel pris en janvier 2007.