Enjeux d’un anniversaire placé sous le signe de la nécessité de placer les PME-PMI au cœur la diversification de l’économie.
A la veille de la commémoration des 80 ans de la Chambre de commerce, d’agriculture, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Gabon, prévue les 29 et 30 mai à Libreville, son directeur général a animé un point-presse au cours duquel il est revenu sur les enjeux de ces manifestations. «Nous avons noté qu’il y a hélas beaucoup de Gabonais, jeunes et moins jeunes, et même des opérateurs économiques, qui ne connaissent pas où est située la Chambre commerce et encore moins les missions de cette structure. Cette commémoration servira donc à combler cette insuffisance», a déclaré Alain Rempanot Mepiat. Pour lui, la Chambre de commerce est un lieu de rencontre pour opérateurs économiques, qu’elle se doit d’accompagner dans leur développement. «Nous pensons que c’est précisément au moment où le pétrole va mal qu’il faut le faire. Nous avons également voulu rappeler aux autorités que c’est le meilleur moment pour aller vers la valorisation de la PME-PMI, qui est le principal client de la Chambre de commerce. Et l’Etat se doit d’accompagner cette transformation», a-t-il glissé, comme pour témoigner de la détermination de la Chambre de commerce à contribuer à la diversification de l’économie.
Revenant sur les missions de la Chambre de commerce, Alain Rempanot Mépiat a affirmé qu’il s’agit d’un organisme intermédiaire qui représente les intérêts de l’ensemble du secteur privé national auprès des organismes publics ou privés nationaux et internationaux. Au nombre de ses missions, la possibilité d’émettre des avis au gouvernement sur toutes questions d’intérêts économique et commercial ou de fournir une assistance technique, des services-conseils et un accompagnement aux entreprises dans leurs activités. Dépositaires de bases de données économiques et commerciales, de répertoires d’offres et d’opportunités d’affaires ainsi que d’un fichier consulaire, la Chambre de commerce organise des formations ciblées de renforcement des capacités autant qu’elle aménage des équipements et services collectifs.
Sur ce dernier point et dans le cadre de la nouvelle gouvernance amorcée en 2011 avec l’arrivée aux commande Jean-Baptiste Bikalou, un plan stratégique a été mis en œuvre avec le développement d’un certain nombre d’outils que sont un centre de gestion intégré, une bourse de sous-traitance et de partenariat ainsi qu’un centre d’arbitrage de médiation et de conciliation. «Trois outils indispensables au développement des opérateurs économiques, quels que soient leurs statuts, grandes ou petites entreprises, car la Chambre de commerce est une institution où toutes les entreprises légalement installées au Gabon sont membres de droit», a précisé Alain Rempanot Mepiat. «Cette entité renait en 2011 avec l’arrivée de Bikalou. Cette année, les autorités ont donc pris la décision de restituer la Chambre de commerce aux opérateurs économiques, conformément au fonctionnement de cette entité reconnu comme tel dans les pays du monde entier, sauf au Vatican», a-t-il rappelé, poursuivant : «On a décidé que la Chambre de commerce fonctionnerait grâce à une subvention, ce qui est une erreur».
En effet, de 200 millions en 2011, la subvention publique a aujourd’hui baissé de moitié. Or, il n’y a pas si longtemps, la Chambre de commerce fonctionnait parfaitement grâce à un mécanisme fiscal avec la taxe sur le chiffre d’affaires intérieur (TCAI), abolie en 1995 avec la création de la taxe sur la valeur ajoutée. «Le mécanisme de la TVA ne permettait pas de collecter les ressources selon le même principe que le TCAI. Du coup, la Chambre de commerce a commencé à fonctionner sur la base de subvention», a relevé Alain Rempanot Mepiat, non sans affirmer que la Chambre de commerce doit fonctionner sur la base de prélèvements sur les chiffres d’affaires de ses membres, selon le mécanisme de l’impôt. «Nous avons donc proposé au ministre de l’Economie un mécanisme fiscal, au titre du budget 2016, avec l’Impôt sur les sociétés (IS) notamment, avec un pourcentage défini à l’avance qui serait reversé dans les caisses de la Chambre de commerce. Par ailleurs, vous constaterez qu’il y a une agence comptable au sein de la Chambre de commerce, en lieu et place d’un trésorier. Ce qui est également une aberration», a-t-il relevé.
En conclusion, Alain Rempanot Mepiat a invité l’Etat à faire en sorte que la Chambre de commerce couvre l’ensemble du territoire national. Car, «contrairement à ce que pense le plus grand nombre, cette entité ne s’occupe pas des multinationales, ou encore, des très grandes entreprises mais plutôt les PME PMI, représentées à plus de 90% par les élus consulaires des secteurs d’activités au sein de la chambre commerce».